Pourquoi ne pas censurer la littérature jeunesse?

Bien que plusieurs seront contre mon avis, je crois fermement qu’il ne faut pas censurer la littérature jeunesse. Est-ce que je conseille de jeter Aliss de Patrick Sénécal dans les mains de tous les jeunes lecteurs? Bien sûr que non! Mais si un de ces jeunes lecteurs a envie de lire Aliss, je ne lui déconseillerai certainement pas!

La question revient souvent : « Est-ce adapté pour un jeune de tel âge? » À mon avis, ce n’est pas une question d’âge. Un jeune de 12 ans pourrait être prêt à lire ce qu’un jeune de 15 ans serait incapable de lire. Si le jeune est attiré vers le roman, qu’il aime la quatrième de couverture, que le nombre de pages lui convient, j’ai pour mon dire qu’il est prêt à lire le roman. Si celui-ci lui fait de l’œil, on ne mettra tout de même pas le livre à l’Index jusqu’à ses 18 ans!

L’écran, bien pire que le livre!

Télévision, jeux vidéos et internet nous en montrent des bien pires que ce qu’on peut s’imaginer depuis la lecture d’un roman déroutant. Des images comme on nous fait ressentir dans Le grand cahier d’Agota Kristof, on en voit sans cesse aux nouvelles télévisées. Et fermons-nous notre écran pour autant? Non. Alors pourquoi empêcher de lire des histoires parfois fabriquées, parfois récitées, quand on accepte de voir des images déchirantes de victime de la guerre qui n’ont pas envie d’être filmées?

LA bonne question à se poser

Plutôt que de censurer les lectures de nos jeunes, autant à l’école qu’à la maison, je crois qu’il faut s’y intéresser. S’intéresser aux sujets abordés et s’outiller pour bien répondre aux incompréhensions, pour bien soutenir le jeune lecteur dans ce qui pourrait être plus difficile à avaler. Une lecture qu’on aurait tendance à censurer devrait devenir une lecture accompagnée. Donc, la bonne question à se poser est : « Suis-je prêt à accompagner le lecteur dans ce périple sinueux? » J’espère que vous l’êtes, car la lecture est le meilleur moyen de s’informer et d’apprendre à se connaitre.

Le Prix Espiègle 

En 2017 a eu lieu la première édition du Prix Espiègle, un prix servant à couronner l’audace qu’ont eu certains auteurs de littérature jeunesse. Les membres du jury de l’édition 2017 étaient toutes des bibliothécaires scolaires. Quelle belle façon de promouvoir ces livres que trop de gens s’entêtent à ne pas vouloir laisser entre les mains de nos jeunes! Je souhaite réellement que plus de romans comme Nous de Patrick Isabelle, L’enfant mascara de Simon Boulerice ou d’albums comme Y’a pas de place chez nous d’Andrée Poulin et Enzo aient une place de choix dans les bibliothèques scolaires!

Et vous, que pensez-vous de la censure en littérature jeunesse? 

2 Comments on “Pourquoi ne pas censurer la littérature jeunesse?”

  1. La lectrice junior que j’étais dans mon jeune temps est entièrement d’accord! J’ai lu tellement de livres qui n’étaient pas adaptés à mon groupe d’âge et je m’en porte très bien. À la limite, je ne suis pas certaine que j’aimerais autant lire si j’avais été limitée dans mes lectures. Je doute que les Frissons étaient pour les enfants de 9-10 ans. Et pourtant… Tu parles de Le grand cahier. Je l’ai lu il y a longtemps et je n’en suis pas traumatisée. Tout comme Anne Frank ne m’a pas traumatisée. Ça m’a conscientisée, mais pas traumatisée.

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