La part de l’autre

Eric-Emmanuel Schmitt, Le livre de poche, 2014 (2001), Espagne, 473 pages.

Adolf Hitler, artiste, s’essaie à l’Académie des Beaux-Arts. Malheureusement, il est recalé. Échec. L’artiste en lui n’est pas reconnu. À partir de cette « minute qui a changé le cours du monde » (p.9), évoluent en parallèle deux histoires : celle hypothétique d’Adolf, un artiste au talent reconnu, ayant réussi à l’Académie, et celle plus connue d’Hitler, un homme ayant laissé sa marque dans le monde d’une toute autre manière.

 Ce récit singulier nous propose une nouvelle version de l’Histoire. Un passé un peu moins sombre où Adolf Hitler aurait joué un tout autre rôle. En plus de revenir sur les faits marquants de la montée d’Hitler au pouvoir, Schmitt nous propose, à côté, un Adolf évoluant parmi les artistes.

L’œuvre d’Eric-Emmanuel Schmitt est originale par son sujet, mais est tout de même très réaliste. Imaginer Adolf Hitler devenir un tout autre homme, simplement en changeant un détail de son existence, nous mène vers plusieurs questionnements fort intéressants sur le cours du destin. On en vient également à se questionner sur la part de mal qui sommeille dans chaque humain. Est-ce le chemin que l’on traverse qui plante cette graine en nous ou est-elle toujours présente, mais possiblement protégée par notre destin? Hitler était-il un homme foncièrement méchant ou c’est son destin qui l’a mené vers une telle tragédie? Peut-on sauver un humain du mal?

La part de l’autre est un roman marquant qui nous ramène vers un passé déchirant. C’est une œuvre qui nous pousse à réfléchir. Nul besoin d’ajouter qu’elle est, en plus, écrite d’une main de maitre. Je garderai précieusement ce livre dans ma bibliothèque et prendrai le temps de le relire un jour. Il fait d’ailleurs partie de mon Top 5 des livres que j’aimerais voir au cinéma.

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« Sa joie ajustait ses lettres comme on prépare un tir, ses missives seraient autant d’armes destinées à blesser tous ceux qui n’avaient pas su croire en lui. Il éprouvait une délectation féroce à exister. Ce soir, il se sentait bien, mais demain, il se sentirait encore mieux en faisant du mal aux autres. Vivre, c’est tuer un peu » (La part de l’autre, p.15-16).

2 Comments on “La part de l’autre”

  1. Cette lecture m’a profondément marquée. Je dirais même qu’il s’agit d’un de mes romans préférés à vie! La Seconde Guerre Mondiale me passionne beaucoup (trop) et de voir cet Adolf normalement si détesté ici humanisé, j’ai adoré. Ce roman porte à la réflexion et nous fait remettre en question la perception de cet homme.

    Merci pour ton article!!
    Megan (www.lapageouverte.com)

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