Cœur de slush : un film féministe?
Je dois l’admettre, j’ai laissé filer la mode Cœur de slush et ai attendu la sortie imminente du film au cinéma pour finalement me plonger dans le roman. Ai-je été conquise par ce dernier? Pas tellement.
Je peux comprendre l’intérêt, ça reste une histoire d’amour, de papillons dans le ventre, une histoire légère, mais sans plus. Je n’ai vu, dans ce roman, rien d’incroyablement original ou différent. Je crois que mon appréciation est aussi teintée par le fait que je ne suis pas un fan de la plume de Sarah-Maude Beauchesne. Ses expressions toujours très imagées ne m’accrochent pas.
Et le film? (attention, spoilers!)
J’avais tout de même bien hâte de voir l’adaptation cinématographique. J’adore les films d’ados, c’est léger, ça fait revivre l’intensité de l’adolescence et ça détend. Mais, le film n’a pas été à la hauteur de mes attentes, et ce, même si je n’en avais pas tant que ça.
En fait, je crois que ce qui m’a agacée, c’est qu’en présentation du film, dans l’entrevue avec les comédiennes, la réalisatrice et l’autrice du roman, on le présente comme étant un film féministe. Certes, la sororité est présente, l’amitié entre les trois filles est d’ailleurs ce que j’ai préféré du film. Cela dit, que le personnage de Billie tombe éperdument amoureuse d’un gars probablement plus vieux qu’elle, qu’il profite de sa naïveté pour coucher avec elle et la laisser tomber après me répugne. Pour moi, le petit surnom qu’il lui donnait et sa façon de la regarder laissaient sous-entendre un certain attachement de sa part, qu’il n’a démenti qu’une fois qu’il a obtenu ce qu’il voulait. Et la pauvre, qui malgré tout continuait de s’enticher de lui, allant jusqu’à chanter dans un karaoké pour attirer son attention. On repassera pour le féminisme! C’est sans parler de la rivalité entre les deux sœurs, basée sur l’apparence et l’attirance des garçons.
Heureusement, la fin vient un peu guérir le tout. La sororité reprend sa place et à ce moment, on peut scander #girlpower.
Je dois tout de même souligner que le film illustre justement cette impulsivité de l’adolescence, cette intensité des sentiments. C’est l’été des premières fois. Ça reste un bon film d’ados, mais je ne suis pas prête à le vanter comme étant un film full féministe ou comme étant le film d’ados québécois à découvrir.
La Bibliomaniaque 
Chère Bibliomaniaque,
J’aime votre honnêteté et votre remise à l’heure des pendules.
Un roman pas mal, un film qui se laisse regarder mais pas de quoi en faire un plat.
Merci pour la justesse de vos propos.
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