Découvertes BD chez Auzou et Albin Michel

Certes, la BD jeunesse est une entreprise foisonnante! Combien de séries existe-t-il déjà? Mais quel plaisir tout de même de plonger dans de nouveaux univers! Dans cet article, je vous propose de découvrir ces quatre nouveautés publiées par des éditeurs qui se démarquent habituellement ailleurs que dans la BD.
Chez Auzou
La bulle – Tome 1 Bienvenue sur Adenaom

À leur réveil, Welling et Moé se retrouvent dans une pièce inconnue, qui s’avère être sur une ile située sous un dôme où la technologie est ultra avancée. Autour d’elleux ne se trouvent que d’autres enfants orphelins. Rapidement, un visage sur un écran leur explique ce qu’iels font isolé.es sur cette ile et ce qui les attend.
Cette BD dystopique m’a agréablement surprise! Un peu à la 1984, on suit des personnages (enfants ici) pris dans un univers où leurs moindres pensées, faits et gestes sont épiés, commentés, récompensés ou punis. Évidemment, dans toute dystopie, il y a des résistants qui veulent renverser l’ordre. C’est donc ce groupe que nous suivons. Comme ce sont des enfants, on peut faire une comparaison entre cette nouveauté et Les enfants de la résistance. Avec ses illustrations colorées et ses personnages diversifiés, cette nouvelle série me semble avoir un bon potentiel!
L’agence Pendergast – Tome 1 Le prince des ténèbres

L’agence Pendergast, c’est un groupe hétéroclite qui a pour mandat de trier les nouveaux arrivants à Ellis Island, aussi surnommée Portes du paradis afin de se débarrasser de ceux qui ne sont pas humains. À travers les milliers d’arrivants quotidiens, des créatures fantastiques (vampires, loups-garous, fées, elfes, sorcières, etc.) tentent d’entrer au pays afin de retrouver les grandes terres qu’ils ont perdues à la suite de la révolution industrielle. Cependant, certaines de ces créatures n’ont pas de bonnes intentions, d’où l’intervention de l’agence Pendergast.
Globalement, j’ai apprécié cette bande dessinée, particulièrement l’heureux mélange entre fantasy et action. Ce premier tome est suffisamment équilibré entre la description et l’action pour nous intéresser du début à la fin. Cela dit, j’ai moins accroché sur les personnages, notamment le jeune Sean Donovan, petit malfrat désagréable. J’imagine que les prochains tomes nous feront davantage découvrir les membres de l’agence, afin qu’on puisse mieux les comprendre. J’ai aussi été agacée par l’emploi de termes inappropriés pour parler des Autochtones (au moins, ils ne sont utilisés qu’à deux ou trois reprises).
Chez Albin Michel
Les missions du GRRRR – Opération 1 : Corne de licorne

Sauvés de la disparition, Lug le mammouth, Martie le pigeon migrateur, Quito la grenouille venimeuse de Collin et Scratch le tigre à dents de sabre forment l’escouade du GRRRR (Groupe des Rangers à la Rescousse de la TeRRe). Leur mission? Veiller au respect de chaque être vivant, sous les ordres du Dr Z. D’ailleurs, celui-ci a une mission périlleuse pour eux : récupérer la corne de licorne qui permettrait révolutionner la médecine moderne.
Étonnamment, j’ai beaucoup aimé cette BD! Vu son résumé un peu enfantin, ses personnages animaux, je m’attendais à une lecture plus élémentaire, moins intéressante pour des ados ou des adultes. Eh bien finalement, je peux vous garantir que j’ai moi-même eu du plaisir à la lire! Les personnages sont bien développés, ayant chacun leur personnalité propre, et l’univers est intéressant. Le mélange entre le récit de science-fiction (notamment par la technologie avancée) et le récit historique (par les animaux disparus) est fort intéressant! La morale subtile sur la préservation de l’environnement ajoute un autre côté à la BD qui l’emmène vers un public plus vieux. J’ai aussi bien aimé le guide des espèces disparues à la fin qui nous présente chaque animal rencontré pendant notre lecture.
Béa Wolf

Dans un monde où les enfants sont maitres de leur destinée, sucreries en tous genres, dessins animés et bêtises remplissent bien les journées à Coeur-d’arbre, le sanctuaire de ces mousses. Toutefois, le voisin Grindle est bien déterminé à ramener la paix avec son doigt tout-puissant qui transforme les enfants en adolescents rivés sur leur téléphone et en adultes déprimants.
Tout au long de ma lecture, je n’étais pas certaine d’apprécier. Certes, la plume poétique est fort intéressante et les illustrations en noir et blanc sont de toute beauté. Juste pour ces deux éléments, la découverte vaut la peine! Cela dit, je me demande encore qui est le public cible de cette BD à l’histoire plutôt enfantine, mais à la plume plus complexe et à la longueur assez imposante (elle compte tout de même 189 pages et il y a somme toute beaucoup de texte et aucun phylactère!). Il est tout de même franchement intéressant d’apprendre, grâce à la postface, que la bande dessinée est inspirée du poème épique anglais Beowolf. Elle en reprend en quelque sorte le personnage, mais surtout le style poétique et les jeux avec la langue. J’ai d’ailleurs trouvé très approprié au début de donner l’âge des personnages en nombre d’Halloween. Tout est réfléchi pour qu’on entre dans un univers où tout est imagé par le texte et les illustrations.
Alors, laquelle de ces BD avez-vous envie de découvrir?