L’île de la Providence

Véronique Drouin, éditions du Parc en face, 2023, 223 pages.
Vincent et quelques-un.es de ses camarades de la troupe scoute du Centre, un lieu de dernier recours pour les délinquants, sont invité.es sur une ile privée pour aider lors d’un tournoi de chasse aux faisans. La travailleuse sociale et les jeunes sont toutefois loin de se douter du tableau glauque qui les attend.
Encore une fois, Véronique Drouin maitrise l’environnement lugubre, l’atmosphère oppressante. Dès le début du récit, on fait face à des personnages plutôt sombres qui ne se dévoilent pas beaucoup. Vincent, le protagoniste, est le seul qu’on suive vraiment, et sa vie reste tout de même très mystérieuse. Le nombre important de personnages, tous peu décrits, m’a d’ailleurs parfois mêlée. J’arrivais mal à mettre un visage sur ceux-ci, me laissant porter par des noms sans importance. Je n’ai réussi à m’attacher à aucun d’entre eux, ce qui est malheureux (ou pas!) vu la deuxième moitié du roman.
La première partie du livre m’a semblé parfois longue. Certes, c’est intrigant, l’atmosphère de l’ile laisse supposer qu’il s’y passera quelque chose de pas net, mais il faut se rendre jusqu’à la moitié du récit pour que l’action déboule vraiment. À partir de ce moment, on peut faire des parallèles entre le roman et un autre de l’autrice, Rivière-au-Cerf-Blanc, de même que Hunger Games. C’est intéressant, mais je dois admettre que je n’ai pas été renversée, peut-être justement à cause du fait que j’avais une petite impression de remâché.
« [Il] s’affala mollement, l’impact l’ayant fait basculer dans les feuilles brunies. Le tissu déchiré de son veston cramoisi exposait la chair éclatée. »
L’île de la Providence, p.163, légèrement modifié pour ne rien divulgâcher
Bien que j’aime toujours autant l’écriture de Véronique Drouin, j’ai été quelque peu déçue ici du nombre de dialogues écrits en anglais, sans traduction en bas de page. Comme je me débrouille dans cette langue, je n’ai pas eu de difficulté à comprendre, mais pour quelqu’un qui a beaucoup de mal, c’est un élément qui peut être très agaçant.
Bref, on retrouve ici un nouveau roman d’horreur qui a du potentiel, mais qui ne m’a pas ravie autant que les autres de l’autrice.