La cage

Hervé Gagnon, éditions Hugo Jeunesse, 2022, 299 pages.

Note : 3.5 sur 5.

Un peu moins d’un an après le meurtre commis par Marie-Josephte Corriveau et l’exhibition de son corps dans une cage de fer (1763), ladite cage est de retour à Montréal pour une exposition. Eugénie Lachance et son petit frère, orphelins depuis la mort de leurs parents, profitent de la venue de cet objet étrange. À partir de ce moment, les périodes de somnambulisme d’Alexis recommencent, en plus des cauchemars d’Eugénie qui hantent ses nuits.

« Elle posa à nouveau son regard sur la cage. En lui-même, l’objet n’avait pas grand-chose d’impressionnant avec ses rivets qui liaient ensemble les morceaux de métal. Mais elle imaginait la pauvre morte, le cou cassé par la pendaison, encagée dans cette sinistre structure, exposée au vent et à la pluie, ses chairs se détachant de ses os. Elle pouvait presque sentir l’odeur de pourriture. »

La cage, p.67

J’avais de grandes attentes face à ce roman. Ayant tout juste montré à mes élèves l’histoire de Marie-Josephte Corriveau, puis la légende qui l’entoure, j’étais vraiment dans l’ambiance pour une lecture en lien avec celle-ci. Malheureusement, mes attentes n’ont pas été comblées.

On retrouve, certes, dans le roman, un bref résumé de l’histoire de Marie-Josephte avec la mort de son mari Louis Dodier. On aborde brièvement son encagement, puis le retour de la cage à Montréal qui amène bien des curieux.ses. Des tragédies s’en suivent, mais l’histoire principale se dénoue complètement ailleurs, ce que j’ai trouvé fort dommage. L’histoire de la Corriveau n’est finalement qu’un élément d’arrière-plan.

Cela dit, la trame principale est intéressante et se dénoue de manière surprenante. On suit Eugénie et son petit frère dans leur vie un peu drabe, mais qui prend rapidement une tournure dramatique. On s’attache au personnage d’Alexis, dans toute sa simplicité et sa naïveté de garçon avec un petit handicap intellectuel. On s’intéresse aussi au développement de la relation entre Eugénie et le constable O’Finnigan.

Bref, dans l’ensemble plane un certain mystère qui nous garde accroché. Cependant, ce mystère se dénoue, selon moi, trop loin de ce vers quoi on nous amène avec la cage de la Corriveau, rendant cet aspect trop arbitraire. J’aurais préféré que la légende (ou l’histoire de Marie-Josephte Corriveau) serve réellement l’intrigue.

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