Le manoir Hillcrest

Sandra Dussault (ill. Martin Côté), éditions la courte échelle, 2023, 147 pages.
Finnigan et son frère sont cloitrés chez eux avec leurs parents depuis les évènements. Ils n’ont jamais connu le monde tel qu’il l’était auparavant. Le seul décor qu’ils connaissent est leur sinistre demeure, de laquelle ils n’ont pas le droit de sortir. Chacune des journées des deux garçons est rythmée par un silence macabre, des tâches et des exercices étranges. C’est justement pendant une de ses tâches que Finnigan découvrira un nouvel endroit de la cave…
Ce titre de la collection noire est, jusqu’à présent, mon préféré! D’accord, je suis déjà vendue Sandra Dussault, vous me direz, mais je le dis (l’écris…) en toute honnêteté! J’ai tout apprécié de ce roman, de son visuel au texte.
L’ambiance créée est franchement intéressante. L’absence d’indices de temps au début du récit combinée au côté très ancien du manoir et à la façon qu’a le narrateur de nommer ses parents (Père et Mère) nous laissent croire qu’on est plongé dans une époque ancienne. Les habitudes des personnages sont tellement routinières qu’elles en deviennent presque sinistres. On imagine facilement leurs repas pris silencieusement sur une table beaucoup trop longue, plongés dans le noir. Les pages noires de la première moitié viennent d’ailleurs jouer sur ce côté très ténébreux.
Le mystère qui nous garde longtemps en haleine concerne les fameux évènements, ceux qui ont plongé la famille dans cet endroit reculé. Paraitrait-il qu’à l’extérieur, seulement des créatures dangereuses sont encore en vie.
« Je l’imaginais montant sur la galerie, tournant la poignée de la porte principale avec ses longs droits griffus, déclenchant le système d’alarme et titubant vers ma chambre pour venir me dévorer. À quatorze ans maintenant, je comprends qu’il est peu probable qu’ils aient assez d’intelligence pour ouvrir une porte, mais mon imbécile de cerveau continue de me terroriser durant mon sommeil. Et ce que j’ai vu hier soir ne m’a pas aidé non plus! »
Le manoir Hillcrest, p.50
En plus de l’ambiance, c’est le dénouement de l’histoire, du mystère, qui m’a fait autant apprécier ce roman. On nous emmène encore dans une espèce de folie qui va à merveille avec le reste du roman.
Bref, c’est assurément un titre de la collection noire que vous devez vous procurer!