Post-it

Pascale Wilhelmy, éditions Libre Expression, 2023, 195 pages.

Note : 2.5 sur 5.

Simone, 15 ans, et son petit frère Léo, 10 ans, se retrouvent seuls lorsque leur mère part en voyage pour quelques semaines. C’est une toute nouvelle routine qu’iels doivent embrasser, les post-it collés un peu partout leur rappelant comment prendre soin d’elleux-mêmes en attendant le retour de leur mère.

Au début du récit, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre qui étaient les personnages, mais surtout qui était le narrateur. Cette impression ne m’a pas quittée de ma lecture, me laissant parfois perplexe devant le changement de narration soudain, nous faisant passer de la vision de la mère, partie en voyage, à celle des enfants, seuls à la maison.

Je ne peux malheureusement pas affirmer avoir été conquise par le roman. Outre la focalisation du point de vue qui m’a parfois perdue, j’ai eu beaucoup de mal à croire à cette histoire, à ces personnages trop matures pour leur âge. Léo, surtout, du haut de ses dix ans, m’a souvent surprise par ses réflexions, son acceptation de la situation. Que Simone joue à la maman, ça passe, je me dis qu’à 15 ans, elle a acquis une certaine maturité, mais encore. J’attendais parfois la rébellion, autant de sa part que de celle de Léo. Il est aussi assez étonnant que ces deux enfants restent seuls aussi longtemps, sans la présence d’un.e adulte, et ce sans que personne ne s’en rende compte. Quand on sait où est partie la mère en plus, on se questionne vraiment sur la possibilité que celle-ci puisse tout mettre de côté sans que personne ne se pose de questions.

J’ai aussi trouvé certains choix dans la description de la mère plutôt douteux. Est-ce nécessaire que sa branche en massothérapie soit érotique? Que la relation avec sa mère soit aussi négative? Certes, cela peut expliquer son absence dans cette histoire, mais ça n’apporte rien d’autre. On aurait pu présumer qu’elle était tout simplement décédée…

Bref, ce n’est pas un roman que j’ai particulièrement apprécié. Ce n’est pas mal écrit, loin de là, mais l’histoire ne m’a pas impressionnée.

« À deux, ils jettent, ils rangent, ils font la vaisselle. On pourrait croire à un vieux couple après trente ans de chorégraphie ménagère répétée, les gestes précis, une main qui tend une assiette mouillée, l’autre qui la reçoit pour l’essuyer. C’est plus que mécanique, c’est fluide. Ça s’opère dans le silence. Chacun réfléchit aux Post-it qu’ils iront cueillir. »

Post-it, p.48

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