Noël à contretemps

Joanie Boutin, éditions la courte échelle, 2023, 272 pages.

Note : 4 sur 5.

Dans moins de 48 heures aura lieu un spectacle spécial du groupe préféré d’Anaïs et son père. En cette avant-veille de Noël, la jeune femme de 17 ans se lance donc dans une chasse aux trésors dans les rues du Vieux-Québec pour mettre la main sur une paire de billets pour ce show de Plush Romance, espérant par le fait même passer un peu de temps avec son père.

J’ai beaucoup aimé cette idée de chasse aux trésors aux airs de post-punk dans un décor hivernal et féérique. On allie ici la passion pour la musique punk d’Anaïs à l’environnement pittoresque et enchanté du Vieux-Québec dans le temps du marché de Noël allemand. C’est un mélange audacieux, mais ô combien réussi puisqu’il permet, en même temps, de faire tomber les murs et de faire évoluer la protagoniste.

« En laçant mes patins, je ressens une pointe de tristesse pour ce que j’ai laissé derrière moi. Plus je vieillis, plus je comprends que tout n’est pas aussi noir et blanc que je l’imaginais. Et plus je réalise que mes parents n’ont pas toujours raison. »

Noël à contretemps, p.129

Aux côtés d’Anaïs, on retrouve sa meilleure amie Madeline qui, par son côté vanille-qui-plait-à-tout-le-monde crée un nouveau contraste avec notre personnage principale. L’amitié est ici mise de l’avant-plan dans cette chasse aux trésors qui a lieu la veille de Noël. Ai-je trouvé étrange que nos personnages ne soient pas en compagnie de leur famille en ce temps des fêtes? Certes, un peu, mais que serait un roman de Noël sans un côté un peu moins ordinaire? Et, que serait un roman de Noël sans l’arrivée d’un nouveau personnage accompagné d’une poussière d’étoile qui donne des papillons dans le ventre? On veut du cute et Joanie Boutin nous l’offre avec ses personnages, sans tomber dans la quétainerie.

Derrière cette histoire d’amitié se cache surtout une blessure profonde, un désir immuable pour Anaïs de réunir sa famille, de montrer à sa meilleure amie, mais aussi à sa mère et à son frère que leur père est encore là. Dans toute cette histoire, on se sent un peu comme Madeline. On veut brasser Anaïs, l’aider à lâcher-prise, mais on sait que c’est un deuil qu’elle doit faire par elle-même.

Bref, on a ici un chouette roman de Noël pas trop kitsch, qui plaira à celleux qui ne trippent pas sur les films quétaines de Noël, mais qui ont envie d’une petite ambiance féérique.

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