Encore – Conte d’une toxicomanie tranquille

Marie Darsigny, éditions du remue-ménage, 2023, 161 pages.

Note : 4 sur 5.

C’est une histoire de dépendance. Une histoire de toxicomanie. Avec des hauts et des bas, loin du schéma traditionnel de l’abstinence à la rechute.

Le seul livre que j’avais lu de Marie Darsigny était son recueil de poésie Filles. Je m’attendais donc à une écriture franche, qui va droit au but. C’est ce que l’autrice nous offre ici dans ce livre qui oscille entre l’autofiction et l’essai. D’ailleurs, je ne suis pas certaine de comprendre le choix du mot conte dans le titre, n’ayant vu aucune référence à ce mot dans le récit. Très fragmenté, le livre me semblait plus un casse-tête.

J’ai beaucoup aimé la transparence de l’autrice, les informations dévoilées qui ne nous font pas pour autant tomber dans le voyeurisme. On ne lit pas ici un récit ordinaire de toxicomanie, mais bien un amalgame de réflexions sur celle-ci, et surtout sur le regard que les gens posent sur la dépendance. Lire cet ouvrage m’a permis de voir les choses différemment, de modifier certains jugements que j’avais.

« L’argument de l’intelligence refait surface, on me dit trop douée pour m’enfoncer, on s’étonne que je n’arrive pas à comprendre que la drogue n’apporte rien de bon. On a probablement envie de m’engueuler jusqu’à ce que je retrouve la raison, que je mette fin à mes comportements toxiques. On éprouve de la rancune quand je ne diminue pas ma consommation, parce que la vérité c’est qu’on en veut aux addicts. »

Encore – Conte d’une toxicomanie tranquille, p.17

L’autrice s’appuie sur plusieurs lectures et références pour nous faire part de sa vision de la toxicomanie, de sa toxicomanie. On ne lit pas cet ouvrage en se disant que l’autrice a besoin d’être brassée ou d’avoir un gros câlin. On le referme plutôt en réalisant combien il n’y a pas qu’un seul profil de toxicomane.

« Les stéréotypes sur les toxicomanes empêchent toute compassion à leur égard. »

Ibid., p.68

Bref, lire ce livre, c’est déconstruire certains préjugés, c’est mieux comprendre la toxicomanie.

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