Je suis celle qui veut sauver sa peau

Fanie Demeule, éditions Hamac, 2022,159 pages.

Note : 3.5 sur 5.

Dans ce recueil sont regroupées 14 nouvelles abordant des sujets sombres, allant de nos obsessions à toutes sortes de morts, réelles ou symboliques.

J’ai toujours le réflexe de vouloir trouver le lien entre les différentes nouvelles d’un recueil. Pour moi, c’est là que se situe sa qualité. Ce n’est qu’à la toute fin de ma lecture que j’ai trouvé le sens, pour moi, du titre avec les nouvelles qu’il représente. On apprend, à la lecture de la note à la toute fin, que les nouvelles de Je suis celle qui veut sauver sa peau sont toutes tirées d’autres recueils ou revues. Pour moi, le titre prenait alors toute sa signification, comme si redonner une nouvelle vie à ces textes permettait de sauver sa peau, de se garder vivante.

J’ai somme toute apprécié le recueil. Comme n’importe quel assemblage de textes, il y en a qui me marquent moins, mais plus d’une nouvelle m’a plu ici. J’ai beaucoup aimé la fin troublante de « Je suis Nancy Spungen ». La nouvelle « Trouble-fête » m’a quant à elle semblé être celle qui représentait le mieux le recueil, avec l’irrépressible envie de perdurer.

« Le temporaire me terrorise. Ce qui ponctue et ne s’éternise pas. J’abhorre les signes qui révèlent la fragilité de l’existence. L’érosion grandissante des falaises aux Îles de la Madeleine, l’usure prématurée de mes dents, la détérioration précoce des tissus de la fast fashion. J’aime me réfugier dans ce qui résiste au temps, même si ma vie s’écoule par mes mots. »

Je suis celle qui veut sauver sa peau, pp.78-79

Par-dessus tout, ma nouvelle préférée a été « Il faut nettoyer la maison », qui rend, par la description du lieu, la psychologie de la narratrice. C’est fort et choquant.

Dans l’ensemble, il s’agit d’un bon recueil de nouvelles. Aucune ne m’a semblé inégale, chacune présentant un élément fort ou déstabilisant. J’ai bien aimé!

Laisser un commentaire