Bilan mensuel : Je lis autochtone (juin 2024)

Comme je l’avais mentionné dans un précédent article, en juin, c’est le mois national de l’Histoire autochtone. C’est donc l’occasion d’en découvrir plus sur les cultures autochtones, en passant notamment par la lecture. J’avais de grandes ambitions avec une belle grosse pile à lire! Cela dit, je n’ai bien entendu pas eu le temps de passer à travers. Je partage tout de même avec vous les lectures que j’ai faites.

J’aurais bien aimé lire tout ça. Parmi cette pile, je n’ai finalement lu que 7 livres. Je dois admettre que celui de Cherie Dimaline, La septième sorcière, a pris la majorité de mes temps de lecture!

Sur les traces de tante Charlotte, Michael Hutchinson (jeunesse)

Note : 3 sur 5.

J’ai découvert les Rats musclés, ce petit groupe de jeunes autochtones qui mène toutes sortes d’enquêtes, à travers celle de leur tante Charlotte. Dans ce roman, les jeunes enquêteurs tentent de retrouver la sœur de leur grand-père, qui a disparu lorsqu’il était plus jeune. On en découvre alors plus sur les pensionnats et tout ce qui a suivi ce moment horrible.

J’ai apprécié qu’à travers une histoire somme toute banale, on en découvre plus sur un pan de l’Histoire de plusieurs Autochtones. Cela dit, j’ai trouvé que cette partie était éclipsée par le reste du récit, qui finalement n’est pas principalement axé sur cette enquête. Ce n’était, à mon avis, pas suffisamment la trame principale du livre, quoique d’autres éléments intéressants ont été apportés, notamment grâce au personnage de Brett, qui a quitté la communauté pour la grande ville.

L’homme aux deux visages, Isabelle Picard (nouvelle)

Note : 4 sur 5.

Dans ce texte court de 50 pages, on suit un écrivain qui fait face au syndrome de la page blanche. Sachant très bien qu’on attend de lui qu’il parle de l’Histoire difficile des Autochtones, Émile n’est pas certain de vouloir porter la parole de cette douleur. C’est grâce à des rencontres avec sa psy et un retour dans sa communauté qu’il trouvera l’inspiration.

J’ai trouvé cette nouvelle franchement intéressante parce qu’elle met de l’avant toute la pression qu’on pose sur les épaules des Autochtones desquels on s’attend à obtenir toutes les réponses. Certes, ce sont elleux qui peuvent le mieux nous expliquer comment iels se sentent, mais iels peuvent aussi nous raconter autre chose! Être Autochtone ne signifie pas devoir uniquement aborder les pensionnats et la douleur.

Des morceaux de temps, Jean Sioui (poésie)

Jean Sioui présente ici des fragments du présent mélangés au passé, aux douleurs de celui-ci, à tout ce qui a été enlevé. C’est directement douloureux.

« J’aime les chaînes/autour de mon cerveau/pour ne pas m’enliser/dans les creux/de ton histoire » (p.25)

Envole-toi, Mikun, Moira-Uashteskun Bacon (jeunesse)

Note : 3.5 sur 5.

La sœur de Mikun quitte la maison familiale pour déménager avec son copain. À partir de ce moment, la vie de Mikun perd son sens. Elle n’arrive pas à trouver sa place dans sa polyvalente allochtone, dans sa maison où sa mère est toujours absente. Quand elle retourne dans sa communauté avec sa mère pour les vacances de Noël et qu’elle retrouve son père et le reste de sa famille, elle parvient à se retrouver elle-même un peu.

J’ai trouvé intéressant ici de lire un roman pour ados mettant de l’avant un personnage autochtone, dans un univers allochtone. Il est triste de voir que la protagoniste semble croire que si elle n’était pas Innue, elle se sentirait plus à sa place. Il y a toute cette quête identitaire dans ce roman que j’ai bien appréciée. Cependant, j’ai aussi trouvé que l’autrice tentait d’aborder plusieurs sujets à la fois, en abordant l’orientation sexuelle, les premières fois, le départ de Nissi, l’ainée, l’absence de la mère. Certes, tous ces points peuvent jouer dans la quête identitaire, mais pour un si court roman (96 pages), ça en fait beaucoup.

La septième sorcière, Cherie Dimaline (adulte)

Note : 3.5 sur 5.

Quand Lucky St-James découvre une cuillère alors qu’elle fait la lessive dans le sous-sol de son immeuble, sa vie rangée avec sa grand-mère change du tout au tout. Elle découvre qu’elle fait partie d’un groupe de sorcières et que sa mission est de trouver la suivante. Tout ne peut pas être simple. Un adversaire des sorcières est à leurs trousses.

Je dois admettre que j’avais de grandes attentes face à ce roman. Sorcellerie, féminisme, culture autochtone, ça me semblait un heureux mélange. Et ce le fut! J’ai adoré la plume de Cherie Dimaline, partageant avec mes ami.es avec qui j’ai fait une lecture commune plusieurs citations qui m’ont marquée. Toutefois, malgré la beauté de la plume de l’autrice, j’ai eu du mal à suivre le roman notamment à cause des nombreux personnages que je ne parvenais pas à différencier, mais aussi à cause des longueurs. Atteignant presque les 500 pages, plusieurs passages auraient pu être, à mon avis, écourtés.

Kuei, je te salue – conversation sur le racisme, deni ellis béchard et natasha kanapé fontaine

Note : 5 sur 5.

Dans cet échange épistolaire, le romancier Ellis Béchard et la poétesse innue Kanapé Fontaine s’écrivent des lettres pour aborder le racisme, principalement entre Autochtones et Allochtones. C’est alors une conversation sincère et sans tabou qui s’ouvre entre elleux, nous permettant de nous ouvrir les yeux sur les préjugés et les privilèges. Oui, on y aborde le racisme envers les Autochtones, mais on y aborde aussi le racisme en général.

Cette lecture, c’est ma découverte du mois! Combien j’ai appris en lisant cet ouvrage, combien j’ai été choquée. C’est une lecture que je recommande à toustes!

« L’ironie, c’est que de nombreux Blancs parlent de la peur que les minorités leur inspirent, mais ils ne se rendent pas compte que ce sont les minorités qui vivent constamment dans la peur et qui sont réellement menacées. » (p.87)

Au courant du mois, j’ai également lu la BD Sugar Falls, que je vous ai présentée en vidéo.

Bref, ce fut un mois plus varié que ce à quoi je m’attendais!

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