Les Olympes

Dans ce livre biographique sont présentées huit femmes qui ont fait leur place dans le sport, d’une quelconque façon. On y découvre Gertrude Ederle (nage), Rena Kanokogi (judo), Kathrine Switzer (marathon), Serena Williams (tennis), Florence Arthaud (navigation), Kiran Gandhi (marathon), Megan Rapinoe (soccer) et l’équipe norvégienne de beach handball.
J’ai beaucoup aimé cette lecture. Il était franchement intéressant d’en découvrir plus sur diverses femmes qui ont fait leur marque dans le sport, du milieu du XXe siècle à notre époque. À travers ces portraits, on découvre bien entendu des enjeux féministes, une question d’égalité des sexes, notamment avec Gertrude Ederle, Rena Kanokogi et Kathrine Switzer, mais certains de ces portraits soulèvent aussi la question du racisme (Serena Williams et Megan Rapinoe), de l’hygiène menstruelle (Kiran Gandhi) et de l’objectification du corps féminin (l’équipe norvégienne de beach handball). On voit combien le sport est une porte d’entrée pour dénoncer des injustices.
« Comment leur expliquer que je ne cours pas pour affronter les hommes sur leur terrain mais que je cours, comme les autres athlètes, par goût du défi, par plaisir, parce que je me sens plus fière de moi à chaque foulée, plus heureuse après chaque course? Courir me rend libre. Et je prends subitement et amèrement conscience qu’on refuse encore d’accorder aux femmes cette liberté. » (Les Olympes, « Mon nom sur la piste», Caroline Solé, p.94-95)
En plus du panorama des portraits présentés, les huit plumes qui présentent ces femmes diversifient les voix. Certes, je n’ai pas accroché à tous les styles (j’ai entre autres moins aimé celui de Jennifer Richard, quoique j’ai beaucoup aimé son roman Chemin de la liberté).
On accroche aussi certainement plus à certaines histoires. Pour ma part, c’est celle de Kiran Gandhi que j’ai préférée. Musicienne avant d’être marathonienne, Kiran Gandhi se lance dans ce défi de courir un marathon avec ses amies. Son enjeu? Ses menstruations se pointent le bout du nez le matin de la course. Elle décide donc de courir sans protection afin d’assurer son confort. Tout au long de la course, on a accès à ses réflexions, à ses pensées pour toutes celles qui, à travers le monde, n’ont pas accès à des protections hygiéniques.
« Je ne vais pas m’excuser de vivre non plus, et sûrement pas d’avoir mes règles, qui font partie constituante de ce que je suis, à savoir une femme. C’est dingue quand même : on saigne chaque mois pendant quarante ans de notre vie et on devrait le cacher et souffrir en silence pour ne pas incommoder la gent masculine! » (Les Olympes, « La course dans le sang», Maïa Brami, p.180)
Bref, si vous avez envie de découvrir des femmes inspirantes, de voir combien le sport est une façon de dénoncer les injustices, c’est le livre tout indiqué!