Baby boy

Note : 4 sur 5.

Antoine Charbonneau-Demers, éditions du Parc en face, 2020, 403 pages.

Pris dans le souvenir d’un incident malheureux arrivé dans les vestiaires, un adolescent de 16 ans est prêt à en finir. Sa mère, qui n’a pas la langue dans sa poche, lui donne un conseil qui deviendra son nouveau mantra : « Botte-toi le cul! ». De jeune inexpérimenté n’ayant jamais gouté à l’alcool, à la drogue et au sexe, celui qu’on surnomme Baby Boy sort de sa coquille pour les meilleures expériences, mais aussi pour les pires…

« Est-ce que je viens de faire une tentative de suicide? Est-ce que c’était un appel à l’aide? Ces expressions appartiennent aux autres, aux dépliants de sensibilisation, aux travailleurs sociaux qui se trouvent cool. Mais elles me rentrent dans la tête, maintenant, et elles ne veulent plus en sortir. » (Baby boy, p.16)

J’ai traversé ces 400 pages en deux jours (il faut dire que le texte est assez aéré, mais tout de même)! On embarque rapidement dans le récit de Baby boy, dans ses hauts et ses bas, dans son évolution personnelle et psychologique. L’histoire regorge de rebondissements quant à ses amours, ses relations d’amitié, sa quête personnelle. L’évolution psychologique du personnage est très, très importante!

D’ailleurs, l’attachement à celui-ci se fait très rapidement, ce qui m’a rappelé ma lecture du roman Garçon manqué de Samuel Champagne, dans lequel j’avais été rapidement conquise par le‧la protagoniste. Par son excentricité, sa résilience, sa capacité à apprendre à s’assumer (qui vient avec le temps), on a envie de se battre à ses côtés, de l’épauler et de l’empêcher de poser certains gestes dont on connait les conséquences probables.

Bon, tout ça semble en faire un roman plutôt sombre et lourd, mais c’est loin d’être le cas. Bien au contraire. Certes, Baby boy vit des difficultés, mais c’est son épanouissement qui prend la plus grande part du roman. Il traverse le tout dans l’humour et parfois dans ce qui peut sembler, pour certain‧e‧s – moi la première, de l’exagération, rendant ainsi la lecture captivante.

En ouvrant ce roman, je ne m’attendais pas à tout ce que j’ai lu. Je ne m’attendais pas à de telles phrases choc qui font réfléchir, à des passages aussi explicites (quoique je ne serais pas mal à l’aise pour autant de le laisser entre les mains d’élèves de 5e secondaire), à une évolution du personnage aussi grande. Une lecture que je suggère aux grand‧e‧s ados ou aux jeunes adultes (et vieux‧eilles adultes qui aiment la littérature pour la jeunesse!).

« Les gens qui n’ont pas leur place, on s’assure toujours de leur remettre dans la face, peu importe la situation, et devant le plus de monde possible. Il faut être certain qu’ils se remettent en question. Ça fait de la job à la travailleuse sociale. » (Baby boy, p.288)

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