Clik, une collection qui se lit en un clic!

On ne se le cachera pas, le nombre de pages est souvent un déterminant majeur dans la motivation à lire de certain.es élèves. En tant qu’enseignante de français au secondaire, je suis toujours à la recherche de livres courts, mais punchés, qui donneront peut-être la piqure à mes plus récalcitrant.es (et qui seraient intéressants pour les élèves en francisation). Il en existe chez les éditeurs européens, mais ça commence à arriver au Québec. C’est d’ailleurs une des nouvelles collections des éditions Héritage jeunesse.
J’ai lu les premiers titres de la collection et j’admets être restée sur ma faim pour plusieurs d’entre eux.
L’idée d’avoir un récit court, rappelant la nouvelle littéraire, est très chouette. Ça, c’est indéniable. Cela dit, je ne sais pas à quel point la longueur de ces titres convient à leur histoire. Je m’explique. Dans la nouvelle littéraire, certes on rencontre un personnage à un moment de sa vie, on y entre comme si on le connaissait déjà. Cela dit, c’est un moment clé, un moment qui sera déterminant pour le reste de son histoire.



Dans Les griffes de la forêt, on fait la rencontre de deux personnages qui partent à la recherche de leur ami disparu dans un endroit lié à une légende. C’est une histoire somme toute banale qui se termine aussi de manière banale. C’est le genre de trame qui pourrait être intéressante avec plus de descriptions, ce qu’on ne peut pas se permettre ici.
L’otage du temps est, à mon avis, plus réussi sur ce point. L’absence de détails va de pair avec l’histoire puisqu’on y suit un personnage qui ne comprend pas où il se trouve ni qui il est. Le désir de poursuivre la lecture est là, du début à la fin. L’histoire flirte avec la science fiction, ce qui lui donne une autre touche intéressante. Cela dit, petit bémol avec celui-ci, c’est complexe! Quand les fils se dénouent, on devient mélangé dans les différents personnages (et même avec le protagoniste lui-même). Je vois très bien mes élèves venir me voir après cette lecture en me disant qu’iels n’ont pas tout à fait compris (ou, pour reprendre leurs mots, « j’ai rien compris, madame! »).
Dans Illusion virtuelle, on se retrouve à nouveau dans un récit de science fiction prenant place dans le même univers que Destination finale du même auteur. C’est une idée intéressante puisque si un.e élève embarque dans cette lecture, on peut par la suite lui proposer la trilogie. Toutefois, encore une fois, j’ai trouvé qu’on restait en surface dans le récit. On embarque rapidement dans une histoire, on ne s’attache à aucun personnage, puis l’histoire prend rapidement fin.

Mon appréciation de la collection s’est agrandie avec Le réfugié de l’enfer, j’ai vraiment eu l’impression de lire une nouvelle grâce à sa chute et à son incursion dans un moment précis de la vie des personnages. On y suit Eugène qui fuit son pays, embarquant dans un conteneur de manière clandestine avec d’autres émigrants. C’est le danger qu’Eugène quitte, mais celui-ci ne semble jamais le lâcher.
L’idée de la collection est là et a beaucoup de potentiel. Même si je n’ai pas été renversée par ces premiers titres, je continuerai de suivre les prochaines parutions! J’espère qu’on touchera différents genres (pour l’instant, les titres touchent davantage les littératures de l’imaginaire) pour rejoindre tous les types de lecteurices!