Les sentinelles

Olivier Sylvestre, éditions Hamac, 2022, 141 pages.

Note : 3.5 sur 5.

Neuf personnages sont captifs. Neuf personnages se sont enfermés dans leur chambre, seul.es, avec leur ordinateur. Ce sont eux, leur écran et les autres.

Je dois d’abord admettre ne pas être certaine d’avoir tout saisi dans cette pièce très éclatée. On y suit des personnages qui ont créé une barrière avec la vie réelle, se laissant emporter par un forum et la cybervie. Profondément malheureux et seul.es, toustes cherchent un sens à leur vie à travers ce lieu supposé être un refuge.

« ORPHÉE. – Aussitôt que j’essaye de sortir de ma chambre

C’est l’angoisse…

La maison est trop huge

Depuis que mon père s’est marié avec

sa nouvelle muse

Ils ont acheté ce château-là

À Brossard

Y’a rien de plus scary qu’un faux château

Une chance qu’y a le wi-fi

Je passe tout mon temps ici – in that game »

(Les sentinelles, p.99)

Même si j’étais parfois étourdie par les personnages, les diverses chambres du forum, j’ai trouvé que le traitement du sujet (la cyberdépendance) était intéressant. On constate rapidement combien les échanges avec les autres peuvent autant nuire qu’être bénéfiques. Aussi, même s’il y a un certain cloisonnement, la vie réelle rejoint rapidement la vie en ligne, montrant combien la frontière est floue, combien on ne peut pas juste se laisser happer par le virtuel.

Bref, il s’agit d’une pièce somme toute complexe, mais digne d’intérêt. J’imagine qu’avec un peu plus d’attention (notamment aux noms des personnages, qui réfèrent pour plusieurs à la mythologie), on comprendrait davantage de détails.

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