Ma laideur n’influence personne

Ariane Michaud, éditions L’Instant même, 2024, 76 pages.

Note : 3.5 sur 5.

Nez, poitrine, bras, bouche, chevelure… Nombreux peuvent être les complexes, que ce soit à l’adolescence ou à l’âge adulte. Ce sont ces parties du corps malaimées par l’autrice qu’elle nous présente dans ce court recueil.

J’ai apprécié la construction de ce livre, présentant un complexe par texte. On vit, avec l’autrice, l’origine de ses complexes et sa façon de voir son propre corps. Certes, c’est une peinture négative qui en est faite, mais le ton d’Ariane Michaud reste léger. On sent une certaine pointe d’humour qui lui permet (ou lui a permis) d’accepter les morceaux gênants, et ce, dès le titre des textes (Abraracourcix, Voyage au centre de ma face, Petite poitrine de poulet BBQ…).

Malgré le sujet plutôt pessimiste, l’importance accordée à ce qui ne va pas plutôt qu’à ce qui va, le livre ne se veut pas une jérémiade, mais plutôt un rappel qu’on n’est pas seul.es face à cette industrie de la beauté.

« Aujourd’hui, j’ai beau avoir édifié mon estime personnelle corporelle une brique à la fois, j’ai toujours l’impression de mettre ma construction en danger en parcourant les réseaux sociaux. Pourquoi ai-je l’impression que le santé/bien-être est devenu une véritable religion? […] Pourquoi ai-je le sentiment de devoir constamment performer ma vie? » (Ma laideur n’influence personne, p.74-75)

Au deuxième cycle du secondaire, les textes me sembleraient un point de départ fort intéressant pour faire écrire les élèves, que ce soit sur leurs propres complexes, à la manière de l’autrice, ou à l’inverse, sur ce qu’iels trouvent beau chez elleux.

Bref, il s’agit d’une oeuvre très courte qui aborde un sujet qui sera, malheureusement, toujours d’actualité.

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