Des albums pour la rentrée

Mettre l’album au cœur de son enseignement au secondaire, ça passe aussi par commencer l’année par la lecture d’un album. Voici quelques suggestions pour vous retrouver parmi la mare de possibilités.

Un album de Kobi Yamada

Kobi Yamada, c’est sans aucun doute ma découverte de l’année dernière! Ses albums portent tous un message positif et inspirant qui, à mon avis, commence hyper bien l’année!

Avec Ose! on aborde la confiance en ses capacités ainsi que le pouvoir de la créativité. C’est justement avec celui-ci que j’ai accueilli mes élèves à la rentrée 22-23. Je leur ai mentionné l’importance de croire en soi, particulièrement à l’école où on vivra des échecs. Les illustrations sublimes d’Elise Hurst me font chaque fois chavirer!

Peut-être, c’est un album magnifique dans lequel on s’adresse directement au lectorat pour lui rappeler que sa présence sur Terre a un pouvoir infini, que chacun.e peut faire quelque chose qui changera le monde. C’est aussi un bel album pour aborder les difficultés que les élèves vivront pendant leur vie (et leur année scolaire!). Je le vois bien comme première lecture de l’année pour demander aux élèves quel est leur talent, qu’est-ce qui fait d’elleux des personnes uniques qui se démarqueront dans la classe.

Un jour j’ai eu de la chance est quant à elle l’histoire d’une jeune garçon qui laisse passer toutes les opportunités parce qu’une fois, il a échoué. Cet album nous permet d’aborder la persévérance, mais aussi les échecs, l’importance de ne pas les laisser nous mettre des bâtons dans les roues. Ce pourrait être une belle lecture pour engager une discussion ou proposer la rédaction d’un texte sur un échec, sur une opportunité ratée ou sur une opportunité qu’on voudrait saisir cette année.

Un album sur la confiance externe

Chaque fois que je relis cet album de Davide Cali et Maurizio A.C. Quarello, j’ai des frissons! On y suit l’évolution d’un jeune garçon qui finit toujours dans le bureau du directeur parce qu’il se bagarre avec les autres. Le nouveau proviseur qui arrive lui donne une chance et prend le temps de l’écouter, le poussant à la course. Rapidement, on constate l’évolution du personnage et toute la différence que fait ce directeur dans sa vie. À la rentrée scolaire, cet album me semble bien pour montrer aux élèves qu’il y a toujours une façon de canaliser son énergie négative, mais aussi pour leur faire prendre conscience qu’autour d’elleux, il y a certainement quelqu’un qui fera une différence.

Un album pour aborder le pouvoir des livres

En tant qu’enseignante de français passionnée par la lecture, je ne peux m’empêcher de rapidement faire une lecture qui porte sur le pouvoir des livres, sur la beauté de ceux-ci.

La dame aux livres, c’est une histoire inspirée du travail de Jella Lepman, une femme qui, après la Seconde Guerre mondiale, est retournée dans son pays, l’Allemagne, pour aider les jeunes qui ont été perturbés par la guerre. Comment? Grâce aux livres! Elle a organisé une exposition pour que les enfants aient accès à des livres du monde entier. Dans cet album inspiré de son travail, on suit deux enfants qui découvrent cette exposition. Une magnifique histoire pour discuter du pouvoir des livres, de ce qu’ils permettent d’apporter.

Un album sur la passion pour les livres

Évidemment, il me semble toujours intéressant de choisir un album qui nous représente. Pourquoi ne pas se comparer à un personnage passionné par la lecture?

Dans Le monde de Maxime, on découvre bien vite que la jeune Maxime entretient une meilleure relation avec ses livres qu’avec ses camarades de classe. Le début de cet album est concentré sur sa passion, nous faisant découvrir son opinion sur la lecture. Même si le reste de l’album nous plonge davantage dans une enquête et dans une relation qui se développe avec une autre personne, c’est une histoire franchement intéressante qui accueille très bien les élèves au secondaire, leur faisant prendre conscience qu’iels peuvent facilement trouver quelqu’un avec qui iels ont un point commun. Pourquoi d’ailleurs ne pas faire, après la lecture de cet album, un jeu de connaissance où les élèves doivent trouver quelqu’un avec qui iels partagent un intérêt? J’aime aussi utiliser cet album pour donner un modèle de portrait de lecteurice à mes élèves avant de leur faire rédiger leur propre portrait.

Un album pour aborder l’importance de la culture

Si la culture n’est pas au coeur de notre cours de français, c’est qu’on ne fait que de la grammaire pure et dure. Combien la culture est importante! Avec l’album Si j’étais ministre de la culture, on aborde d’abord et avant tout ce qu’est la culture, mais aussi pourquoi elle est si importante. Après cette lecture, on pourrait demander aux élèves quel est le produit culturel qui leur manquerait le plus si on décrétait une journée sans culture. Littérature? Danse? Musique? Arts plastiques? Cinéma? Jeux vidéos?

Un album pour discuter de la réussite

La réussite, si ce n’est pas un mot qui est sur toutes les lèvres, particulièrement dans le monde scolaire, je me demande bien où il se cache. Ce qui est intéressant avec l’album Comment j’ai raté ma vie, c’est qu’on peut faire une double lecture. Une première sans montrer les images, nous concentrant ainsi sur la déchéance du narrateur. Puis, une seconde où on montre les images, qui semblent contraires à la narration. Avant de faire la seconde lecture, on peut demander aux élèves ce qui fait que le personnage a réussi. C’est quoi, la réussite? Par la suite, en observant les illustrations, qu’est-ce qui correspond réellement à la réussite? Pourquoi le texte et les illustrations semblent-ils se contredire? Cet album peut susciter de belles discussions en début d’année! On pourrait aussi demander aux élèves de répondre à la question sur la première de couverture : Comment ne pas rater la vôtre?

Un album pour aborder l’importance de l’éducation (et la chance d’y avoir accès!)

On ne se le cachera pas, c’est loin d’être toustes les élèves qui aiment aller à l’école. Dans cette perspective, il peut être pertinent de voir combien c’est une chance d’avoir accès à l’éducation. Avec l’album Le crayon magique de Malala, on voit combien cet accès est restreint pour certaines personnes. Après cette lecture, on pourrait demander aux élèves de partager leurs impressions sur l’école, sur les cours en général, de s’exprimer, sans censure, sur l’importance de l’éducation. Pourquoi, à leur avis, apprennent-iels autant de choses qui leur semblent futiles?


Alors, avec quel album commencerez-vous l’année?

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