D’or et d’oreillers

Flore Vesco, éditions l’école des loisirs, 2021, 224 pages.

Note : 5 sur 5.

Lord Handerson ouvre enfin les portes de Blenkinsop Castle afin de trouver la femme qu’il épousera. Ce n’est pas un bal ordinaire qui attend les filles, mais un défi inconnu à relever. Chaque candidate doit passer une nuit au château, ne sachant trop ce qui l’attend. À son réveil, c’est une toute simple question qui permettra au lord de déterminer si la candidate a réussi le défi. Rares sont celles qui parviennent à combler ses attentes… Une seule y parvient, et ce n’est pas une candidate comme les autres…

Il faut dire que j’avais de hautes attentes pour ce roman, tout d’abord parce que Sophielit.ca l’a encensé, ensuite parce que ça me semblait inspiré d’un conte et que j’adore ce genre d’histoire! C’est rare, mais toutes mes attentes ont été comblées, voire dépassées!

J’ai adoré découvrir la plume de Flore Vesco qui s’accordait merveilleusement bien à l’élégance de l’environnement, mais aussi à la tangente gothique que prend l’histoire. Sans faire de mauvais jeu de mots avec le titre, on a l’impression que Flore Vesco rédige avec une plume dorée.

« Ces trois jeunes filles de la bonne société anglaise étaient de fort délicates créatures. Mrs Watkins pouvait être fière d’avoir produit ces jouvencelles aux fins cheveux blonds, à la mince ossature point trop tapissée de chair. »

D’or et d’oreillers, p.14

Malgré le côté plus superficiel de certains personnages, ceux qui sont mis de l’avant nous charment par leur portrait moins typique. Le lord a un petit quelque chose de mystérieux, outre son étrange défi, que ce soit ses paroles limitées ou ses agissements. Et c’est sans parler du château qui semble être, à lui-même, un personnage! Un voile plane sur ce personnage et son château, participant ainsi au suspense de l’histoire.

Bien entendu, il me serait impossible de ne pas aborder les références à des histoires merveilleuses. On fait rapidement le lien avec La princesse au petit pois, clairement mentionné dans la quatrième de couverture, mais on peut aussi voir des liens avec La Belle et la Bête, Cendrillon et le mythe du roi Midas, dans la mythologie grecque. L’introduction qui nous plonge directement dans le genre oral avec la voix d’une maman racontant l’histoire à son enfant ajoute un petit plus délectable (en classe, on pourrait d’ailleurs utiliser le chapitre pour que les élèves inventent l’histoire!)

Bref, Flore Vesco nous présente ici un roman qui vaut le détour, à l’atmosphère gothique et merveilleuse (et parfois sensuelle).

« Les déterminants possessifs perdaient leur sens : ils ne savaient plus où commençait le corps de l’autre. Rien de plus plaisant que d’oublier ainsi ce qui leur appartenait, de se fondre dans l’autre moitié. »

D’or et d’oreillers, p.186

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