Travailler le récit historique pendant le Mois de l’Histoire des Noir.es

C’est la première fois que je prends le temps de travailler le récit historique. Prenant habituellement plus de temps sur le conte, le mythe et la légende, j’escamote bien souvent cette partie du programme. Cela dit, cette année, j’ai eu envie de prendre quelques cours pour le faire, et ce, tout en alliant le tout au Mois de l’Histoire des Noir.es.

Il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose à enseigner sur le récit historique. Mis à part le fait qu’il s’agit d’une histoire mêlant la fiction à la réalité et qu’elle prend place lors d’un évènement qui a marqué notre passé, on n’a pas vraiment de théorie à enseigner aux élèves. C’est un point très positif, puisqu’on ne se perd pas en éléments complexes.

La série de bandes dessinées Les enfants de la résistance est selon moi un merveilleux exemple de récit historique, puisqu’elle montre combien on peut intégrer la fiction dans la réalité.

Notre séquence

Comme j’ai bien que tout soit dans tout, le mois de février m’a semblé le moment parfait pour aborder ce genre puisqu’il m’a permis d’aborder le Mois de l’Histoire des Noir.es, tout en faisant un lien avec ma matière (les élèves me disent souvent qu’on a l’air d’être dans un cours d’univers social haha!). J’ai donc créé une très courte séquence pendant laquelle les élèves devaient découvrir un récit historique en lien avec l’histoire des Noir.es et présenter celui-ci (et son contexte) dans un one pager.

Oeuvres proposées

Né coupable, Florence Cadier

Très frappant et choquant, ce roman présente George Stinney Jr., un jeune adolescent qui a été accusé injustement d’avoir tué deux fillettes blanches. On raconte donc le processus qui a mené à la condamnation à mort de ce garçon. Personnellement, j’adore ce roman, bien qu’il me frustre énormément! C’est l’œuvre qui a le plus attiré mes élèves, mais elle doit être présentée avec de grands avertissements.

Le chemin de la liberté, Jennifer Richard

Un peu plus biographique, ce roman présente la vie de Booker T. Washington, un homme né esclave qui a réussi à s’instruire pour devenir un grand intellectuel. C’est une œuvre dans laquelle se retrouve moins d’action et qui est beaucoup plus longue, mais qui peut tout de même plaire à certain.es élèves.

La porte du non retour, Kwame Alexander

C’est dans un autre genre que j’ai amené certain.es élèves ici avec ce livre poétique sur l’esclavage. C’est une lecture complexe qui demande analyse et réflexion, mais je l’ai personnellement bien aimée. C’est toutefois celle qui a attiré le moins d’élèves.

Le grand voyage d’Alice, Gaspard Talmasse

Cette bande dessinée se déroulant pendant le génocide rwandais nous permet de suivre le personnage d’Alice, une fillette contrainte de fuir son pays à cause de la guerre entre les Tutsi et les Hutu.

Blanc autour, Wilfrid Lupano et Stéphane Fert

Cette bande dessinée raconte la création d’une école pour les jeunes filles noires aux États-Unis avant l’abolition de l’esclavage. On y voit toute la discrimination vécue par les élèves de cette nouvelle école ainsi que le travail fait par la directrice de celle-ci, Prudence Crandall.

Vu l’inégalité de chacune de ces oeuvres en termes de difficulté, le temps et les ressources dont je disposais, les élèves n’avaient que des extraits de l’oeuvre qu’iels choisissaient. J’avais préalablement fait le choix de ceux-ci afin que ce soit suffisamment représentatif du livre et que ça plonge bien les élèves dans son côté historique.

Comme j’avais déjà préparé mes photocopies, je disposais d’un nombre limité de chacun des extraits. Si je le refais l’année prochaine, je fournirai plus de copies de Né coupable et moins de La porte du non retour. De plus, comme les extraits ne sont finalement que peu annotés, je réutiliserai probablement les copies d’un groupe à l’autre, pour diminuer le nombre de photocopies.

Le one pager

Pendant leur lecture, les élèves devaient relever les extraits qui les marquaient, que ce soit parce qu’iels les trouvaient touchants, frustrants ou bien écrits.

Avant de faire faire le travail aux élèves, je leur ai lu l’album Le bus de Rosa, puis leur ai montré un exemple de one pager que j’avais fait en respectant les consignes.

Une fois cela fait, les élèves se regroupaient en équipes de deux ou trois (toustes devaient avoir lu le même livre) pour faire la version provisoire de leur travail. Le cours suivant, iels devaient en faire la version définitive sur Canva.

Il s’agissait d’un travail non évalué que nous avons fait pour le plaisir de découvrir Canva (qui est un merveilleux outil) et pour mettre en valeur des livres historiques en lien avec l’Histoire des Noir.es. J’ai d’ailleurs affiché quelques-uns des résultats sur les babillards à côté de mes classes.


Voilà! Ce n’était pas une séquence parfaite, il y a quelques éléments, tels que ceux mentionnés dans l’article, que je ferais autrement, mais je suis tout de même satisfaite de cette séquence!

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