En coup de vent

Sophie Labelle, éditions Hurtubise, 2023, 237 pages.

Note : 3.5 sur 5.

Émilie a déjà connu plusieurs familles d’accueil. À deux ans de la majorité, elle en rencontre une nouvelle, l’obligeant à déménager une fois de plus. Même si Émilie ne veut pas s’attacher, elle se rend bien vite compte que cette famille est différente des autres, notamment parce que les parents sont trans, comme elle.

« Sauf que Viviane a une famille normale, une maison normale. Nos univers ne devraient pas se mélanger. Même si nos orbites s’entrecroisent, il vaut mieux que nos planètes restent à une distance sécuritaire, pour éviter une collision. »

En coup de vent, p.124

Avec Sophie Labelle comme autrice, je m’attendais à un livre sur le sujet de la transidentité vu son autre œuvre plus connue, Assignée garçon (que je n’ai toutefois jamais lue). J’avais donc hâte de découvrir ce que cette conférencière et bédéiste avait à offrir sur ce sujet encore peu abordé. Ce que j’ai aimé, c’est le fait que la transidentité de la protagoniste n’est pas au cœur du roman, qu’on nous montre un personnage trans en trame principale, mais que l’histoire tourne autour de ses autres problématiques, illustrant ainsi que les personnes trans vivent des problèmes comme les autres. J’aime ça, les personnages différents qui vivent autre chose que leur différence!

Dans ce roman, on suit Émilie dans sa réalité d’adolescente en famille d’accueil, d’adolescente qui doit toujours recommencer à zéro, tout en gardant un petit espoir de renouer avec son père biologique. J’aurais toutefois aimé en savoir plus sur son passé, sur ce qui l’a menée à vivre en famille d’accueil. Je ne crois pas que ça aurait changé quoi que ce soit à l’histoire, mais ça m’aurait peut-être permis de mieux connaitre Émilie, que j’avais l’impression de voir si loin de moi.

En coup de vent, c’est une histoire lumineuse et remplie de bienveillance. C’est rassurant d’avoir de telles histoires en littérature pour ados, de voir que tout n’est pas toujours dramatique. Ce n’est pas une histoire remplie de rebondissements, mais c’est une histoire positive.

Bref, Sophie Labelle propose ici un roman abordant la transidentité sans pourtant en faire sa trame principale, laissant la place à la réalité des ados en famille d’accueil.

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