Welsford

Claude Guilmain, éditions Prise de parole, 2023, 269 pages.

Note : 4 sur 5.

Des os humains ont récemment été découverts sous une piscine à Don Mills, juste en face de la maison où a habité Frank, qui se retrouve aujourd’hui avec la charge de cette enquête, à quelques pas de sa retraite. Le crime aurait eu lieu il y a de cela 50 ans. C’est tout un retour dans le passé qui attend l’enquêteur.

Bien que je ne lise pas souvent des récits d’enquête, j’aime ce genre, surtout quand l’histoire est bien ficelée. C’est le cas avec celle-ci qui joue habilement entre le passé (au moment où l’enquêteur était adolescent) et le présent, qui représente l’avancement de l’enquête. On réalise vite que Frank serait en conflit d’intérêt dans cette affaire, donc même s’il en est retiré, il lui est impossible de ne pas se laisser emporter.

L’enquête est somme toute complexe vu le nombre de personnages et surtout le fait que ceux-ci aient vieilli au fil de l’histoire et qu’il faille démêler leurs liens du passé et leurs lien du présent. Cela dit, elle devient plus facile à suivre à partir de la deuxième moitié, alors que les fils commencent à se rejoindre.

L’univers du roman est intéressant. Je n’ai jamais visité Welsford (en fait, je ne suis tout simplement jamais sortie du Québec), mais on peut rapidement imaginer cette banlieue des années 70, notamment grâce au style de la première de couverture. D’ailleurs, le personnage principal, Frank, est un fier boomer qui n’hésite pas à lâcher des craques à son collègue plus jeune.

« — Mon père avait une Chrysler Newyorker, two-door hardtop, une énorme voiture verte avec un toit en vinyle noir qu’il stationnait devant l’entrée. Les chars étaient immenses à l’époque et, pourtant, personne n’avait besoin de GPS pour se stationner.

— Save it, réplique Benslimane d’un ton sec. »

Welsford, p.164

Bref, si vous appréciez les récits d’enquête qui ne regorgent pas de rebondissements, mais qui sont bien ficelés, ce titre risque de vous plaire!

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