Le Roi-Soleil

Marie-Eve Cotton, VLB éditeur, 2024, 197 pages.
Maude a commis l’irréparable. On pourrait croire que c’est un monstre, une sans-cœur, qu’elle n’avait plus toute sa tête. Mais non. Comment alors expliquer ce geste posé par une femme qui semblait exemplaire?
J’étais si contente de retrouver Marie-Eve Cotton que j’avais découverte avec son premier roman, Pivot. J’ai adoré ce deuxième titre autant que le premier. On y retrouve la plume sensible de l’autrice, sa compassion et la complexité des protagonistes.
C’est une histoire terrible qui nous est décrite ici. Le geste qu’a commis Maude pourrait la rendre ignoble, nous pousser à la détester, mais non. Par sa finesse, Marie-Eve Cotton parvient à humaniser ce qui nous semble immonde.
C’est toute une réflexion sur le rôle d’une mère qui nous est présentée dans Le Roi-Soleil, mais aussi, plus loin encore, une démonstration du poids que pèsent les apparences. Comment cette quête de perfection règne-t-elle sur les décisions d’une famille? On se retrouve plongé dans un roman poussé, douloureux et poignant.
« Le plus dur, en fait, n’était pas tant de prendre soin de sa fille que de devoir feindre d’aimer le faire. Cette comédie l’écœurait. Mais elle la jouait, pour son mari, pour sa mère, pour ses collègues, pour ses copines et ses amis Facebook. » (Le Roi-Soleil, p.53)
Bref, si vous n’avez pas encore pris le temps de lire Marie-Eve Cotton, que ce soit avec ce livre ou avec son premier, c’est sans aucun doute une autrice à mettre dans votre pile à lire!