Au 5e

MP Boisvert, éditions La Mèche, Montréal, 2017, 214 pages.

Alice, Camille, Gaëlle, Simon et maintenant Éloi habitent au cinquième étage d’un logement à Sherbrooke. Éloi, qui est le dernier arrivé, est l’ex d’Alice. Il devra bien vite s’habituer au mode de vie particulier des quatre colocataires qui entretiennent une relation allant au-delà de l’amitié.

Je ne dirai pas que ce roman est particulier puisque j’aurais l’impression de rendre la thématique « étrange » ou « anormale » alors qu’au fond, la normalité n’existe pas. Je le caractériserai plutôt d’unique. Il aborde des thématiques dont on entend de plus en plus souvent parler, dans un but notamment de déstigmatiser. En effet, les personnages nous offrent une vision de l’amour allant au-delà de la barrière des sexes. Alice, Camille et Gaëlle n’ont pas honte d’affirmer qu’elles entretiennent une relation entre elles, mais aussi avec Simon. Ce dernier, de son côté, sera bien vite attiré par Éloi, le nouveau venu.

On y aborde également la transsexualité avec le personnage de Camille qui est fort attachant. Il est également rafraichissant de voir ceux et celles qui gravitent autour d’elle et qui ne passent aucun jugement. Au cinquième étage, l’amour est vécu sans jugement.

Puis, comme je l’ai abordé dans le résumé, l’amour entre les colocataires est polygame. Autant chacun des personnages n’appartient pas à un seul autre dans l’appartement, autant ils ont la possibilité de fréquenter des gens à l’extérieur de l’appartement. Cela offre une vision très moderne de l’amour.

Au 5e est le premier roman de MP Boisvert. À mon avis, il s’agit d’une belle réussite. Sa plume est colorée et vraie. En plus d’aborder des thématiques uniques en leur genre et d’offrir une vision plus ouverte de l’amour, elle le fait de manière simple et dynamique. (Futur-e-s) Lecteurs et lectrices, vous remarquerez aussi les déterminants et les pronoms non genrés. Honnêtement, j’ai pris quelques pages avant de comprendre ce que certains voulaient dire, mais une fois que cela a été acquis, j’ai trouvé que cette façon d’écrire allait de pair avec le roman et le message qu’il voulait faire passer : l’amour n’a pas de genre.

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« Pour Yves, être assigné garçon à la naissance et vouloir être réassignée en fille plus tard, c’est être homosexuel, mais une coche plus fuckée. Même après des heures d’explications patientes, des dépliants e-mailés et dispersés à travers la maison, je suis toujours son « gars broche à foin ». » (Au 5e, p.153)

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