Méconnaissable

Valérie Jessica Laporte, groupe Libre Expression, 2020, 186 pages.
Alors qu’elle se sait atypique, une jeune fille tente de vivre avec sa différence sur laquelle ses parents refusent de mettre le nom « autisme ». Pour Mère-aride et Père-parfois, ce n’est qu’une enfant qui fait des crises. Pour cette enfant qui ne réussit à tisser aucun lien, la fugue semble être la solution.
Comme je vous l’ai déjà mentionné, je lis rarement les résumés juste avant mes lectures. Comme cela prend un petit bout avant que la protagoniste et narratrice ne fugue, j’embarquais plus ou moins dans le roman, ne sachant trop où on s’en allait. Je comprenais que le personnage était différent, qu’il n’était pas accepté et que les autres ne l’acceptaient pas non plus, mais j’avais l’impression qu’il n’y avait pas d’avancement. Cela dit, une fois que la jeune autiste fugue, le récit avant plus rapidement.
« Je ne peux pas me comparer, peut-être que je ne suis rien. On dirait que je n’ai pas d’âge, pas de goûts et pas de genre. Je suis le résultat raté du mélange des personnes que je sélectionne quand je suis en mode miroir et, comme ça change tous les jours, je ne suis qu’une présence éthérée, un fragment d’humain. » (Méconnaissable, p.38)
Alors que la première partie de l’histoire m’a laissée quelque peu indifférente, j’ai beaucoup aimé la seconde, où j’ai pu constater une certaine évolution chez la narratrice, dans son acceptation d’elle-même. On dirait que c’est grâce à son éloignement qu’elle parvient à mieux comprendre qui elle est.
À travers la narration à la première personne, on entre dans la tête de la jeune fille. Sa façon de nommer les personnes qu’elle croise par des qualificatifs nous illustre bien ce que ces personnages signifient pour elle, ce qui la marque. L’autrice étant elle-même autiste, on a une vue très réelle sur les réflexions d’une personne atypique. Toutefois, les termes employés par la narratrice, de même que certaines de ses réflexions, ne m’ont pas semblé réalistes pour une enfant. J’avais davantage l’impression de lire les propos d’une adulte qui revisitait son passé.
Si vous êtes intéressé.e à en lire plus de l’autrice Valérie Jessica Laporte, vous pouvez le faire sur son blogue, Au royaume d’une asperger.