La déesse des mouches à feu
Geneviève Pettersen, Le Quartanier, Montréal, 2014, 204 pages
Catherine a 14 ans. Elle est à un point où ses parents ne sont que des imbéciles l’empêchant de vivre, ses amies sont trop sages et les gars trop beaux sont des badboys. C’est avec Christiane F. comme modèle qu’elle décidera de prendre le chemin du campe et d’essayer tout ce qui est interdit. Passé outre la popularité de ses fréquentations, ce qu’il reste, c’est la drogue, le sexe et le punk rock. Ces jeunes-là, ce ne sont pas les anges de la poly.
Ce roman est tombé en plein dans mes cordes. L’adolescence un peu « trash », les expériences critiquables… J’aime me les imaginer, les voir décrites. Catherine est le genre de fille qui s’est laissé influencer par les autres, mais qui réussira tout de même à les dépasser et à devenir La déesse des mouches à feu.
J’ai aimé les nombreux liens avec Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée. Ce livre fait partie de ceux qui ont une place privilégiée dans mes bibliothèques. Les clins d’œil à Christiane elle-même, à son entourage ou à son mode de vie m’ont plu et m’ont ramenée vers cette lecture d’adolescence.
La force notable de ce roman tient aussi dans la référence spatio-temporelle. Les différentes expressions et descriptions du lieu nous permettent de bien imaginer le Saguenay des années 90. J’ai trouvé fort intéressant de voir qu’il est possible de bien camper un récit dans le temps et dans l’espace sans toutefois avoir l’impression de lire une simple description. Chapeau à cette maitrise qu’a eu l’auteure.
Pssst! Geneviève Pettersen est avant tout connue sous la plume de Madame Chose. Elle signe une chronique personnelle et rafraichissante dans laquelle elle ne mâche pas ses mots sur le site de Châtelaine.
« Je commençais à être stone pis Marie-Ève bougeait pas comme d’habitude. Ses pupilles étaient dilatées aussi. Elle avait des yeux de chouette. Je lui ai dit que son buvard était bon en maudit. On s’est assises sur le plancher pis on a commencé à rire parce que Marie-Ève trouvait que c’était bizarre la façon dont j’avais prononcé maudit. Je me suis mise à déconner pis à dire n’importe quoi en articulant abusivement chacune de mes syllabes. Marie-Ève faisait la même chose pis elle disait que ça serait cool si ça existait, des chips aux fleurs. » (La déesse des mouches à feu, p.189)
Pour vous procurer le roman et encourager les librairies indépendantes du Québec, cliquez ici