Boîtàmémoire
Roger Des Roches, Éditions La Courte échelle, 2014, 118 pages
Clara aimait. Clara était aimée. Maintenant, ce n’est plus que du passé. La jeune fille a perdu celui qu’elle aimait de même que son père, et sa maman n’est plus qu’un zombie. Comment vivre sa première peine d’amour quand sa mère n’est qu’une tristesse ambulante? Imaginer le futur étant plus difficile pour Clara, elle se retourne vers le passé. Pour être certaine de ne rien oublier, elle consigne tout dans une petite boite. Des passages poétiques aux souvenirs les plus douloureux. Clara n’oubliera pas.
La thématique de la dépression est peinte de manière très imagée. Clara appelle sa maternelle « Maman Zombie ». Les scènes où celle-ci est au bord du gouffre sont effrayantes, mais surtout touchantes. Clara est dégoutée de voir sa mère ainsi, mais on comprend surtout qu’elle est affligée de voir que celle-ci, trop malheureuse, ne peut pas guérir sa fille de sa peine à elle.
Bien qu’assez émouvant, ce court roman m’a fait sourire. Les mots créés, tel le titre, ramènent une petite touche de bonheur dans la vie quelque peu difficile de Clara. Boîtàmémoire est une histoire touchante et délicate. La jeune protagoniste garde un petit élan d’euphorie, ce qui nous rend la lecture paisible.
Je conseille ce roman aux adolescents et à ceux qui cherchent à être touchés par une lecture profonde, mais délicate. C’est un livre à prendre avec des mains douces. Parce que c’est de ces mains dont Clara a besoin.
« Cher Mondieuquinexiste pas, Maman Zombie – ligotée branchée intubée bourrée de cachets multicolores dans son petit lit d’hôpital – Maman Zombie foutu-le-camp, maman abolie a tout changé, tout permis. Malgré elle. Sans même lever le petit doigt. Elle m’a permis de devenir la Clara pas-ligotée. Celle qui fait la loi. » (Boîtàmémoire, p.99)
La Bibliomaniaque 