La revanche des moches

Léa Clermont-Dion, VLB Éditeur, Montréal, 2014, 303 pages.
Dans cet essai, l’auteure nous partage une recherche faite à propos de ce qu’on appelle « le culte de la beauté ». À travers son expérience personnelle et ses entrevues avec divers experts et personnalités, on apprend à se forger une opinion sur la pression mise sur les apparences dans notre société.
J’ai toujours été intéressée par tout ce qui touche l’apparence, le poids et la recherche de la perfection. Je crois qu’on passe tous par une phase où l’ensemble de notre corps est un complexe, où on se compare à tous ceux qu’on croise. Pourquoi y a-t-il une pression aussi importante mise sur les apparences? Pourquoi des gens comme l’auteure Nelly Arcan cherchent-ils à dénoncer une situation en même temps d’être incapable de s’en sortir? Pourquoi les publicités de régimes amaigrissants et de séances d’entrainement intenses sont si à la mode? Pourquoi ce qui était beau il y a soixante ans ne l’est plus aujourd’hui? Qui décide de ces critères? À travers sa quête, Léa Clermont-Dion tente de répondre à ces questions que me hantaient.
Je suis sortie de cette lecture avec des réponses, mais surtout avec une tête plus éclairée et ouverte. Tout ce qui a trait aux apparences, ce n’est pas que tout noir ou tout blanc. Même si on voulait se battre contre le culte de la beauté, le détester jusqu’à se révolter, on y ferait toujours face. Je crois qu’avec cet essai, on peut tenter de mieux comprendre cette société superficielle pour mieux s’en sortir.
J’ai aimé les opinions parfois tranchées de l’auteure, sa façon de se débattre contre une puissance presque imbattable. Dans ses entrevues, elle a su repêcher des informations pertinentes et elle est restée très ouverte face à chacune des réponses. C’est à partir de ces différentes opinions qu’on peut bâtir la nôtre. L’essai nous permet de clarifier certains points et de confronter notre façon de penser. Dans notre société matérialiste et superficielle, je crois que c’est une lecture nécessaire.
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« Parce que l’obsession pour les apparences en dit beaucoup sur notre époque. Issu d’une société qui s’est transformée avec l’avènement du capitalisme, l’individu est hanté par son visage, son image, sa notoriété, son compte en banque. L’obsession pour les apparences est-elle aussi à l’image d’une société léthargique, bien dans son confort et son indifférence, qui ne se préoccupe que trop peu des grands drames de l’humanité? » (La revanche des moches, p.24)