Laura

Louise Turcot, Éditions Québec Amérique, Collection Titan, Montréal, 2017, 167 pages.
Depuis que son père a quitté le nid familial pour vivre sa vie d’écrivain, Laura, 13 ans, vit seule avec sa mère qui peine à accepter le départ de son mari. Le bonheur n’est plus au rendez-vous dans la maison. La mère de Laura en veut à son mari d’être parti et ne le valorise pas devant les yeux de sa fille. Malgré tout, Laura ne peut s’empêcher de vouloir connaitre son père et l’intégrer à sa vie. En plus de cette solitude qui ne la quitte pas dans sa propre famille, sa meilleure amie s’apprête à déménager. En pleine quête d’elle-même, Laura se retrouve confrontée à une solitude qui la poussera à aller loin.
J’ai bien apprécié ce court roman jeunesse sur la quête d’une adolescente un peu perdue au milieu de ces gens indépendants, aux chemins si loin d’elle. Comme n’importe qui cherchant à comprendre qui il est ou d’où il vient, Laura ne peut faire autrement que tenter de connaitre mieux son père malgré les avertissements de sa mère. En proie à la dépression de cette dernière, Laura désire, par le fait-même, fuir cette peine qui commence à envahir toute la maison.
Laura vit ce que plusieurs jeunes vivent aujourd’hui : la séparation de ses parents, la recherche d’un de ceux-ci, la tension entre les deux. Impossible de ne pas vouloir connaitre d’où on vient, mais difficile de le faire sans blesser l’autre. Laura est prise dans un cercle vicieux de questionnements et de doutes. En plein début de son adolescence, elle montre au lecteur que pour trouver le bonheur et l’équilibre, il faut parfois penser à soi avant les autres.
Seul bémol au roman : les références culturelles. Certains titres de films, de chansons ou noms d’artiste m’ont laissée un peu dans le doute quant à l’âge de la protagoniste et de l’année à laquelle le roman a été écrit. Sans insinuer que les jeunes ne peuvent connaitre et nommer de grands artistes ayant marqué notre passé, dans ce récit, j’ai eu de la difficulté à me faire une image juste du personnage principal.
Laura reste tout de même un bon roman à mettre en les mains de jeunes pris au milieu d’une séparation difficile ou en quête de leur place dans la vie. C’est une histoire douce qui réussira à toucher certains lecteurs. Vous pouvez le commander en cliquant juste ici, et par le fait même, encourager les librairies indépendantes du Québec.
« Mon découragement augmente un peu plus chaque jour. Si ma mère ne peut être heureuse, moi non plus! Elle continuera de souffrir et moi aussi. Nous sommes deux vases communicants où circule un commun désespoir. Tout cela devient trop dur à supporter. J’aimerais mieux mourir plutôt que de rester ici dans la prison qu’elle nous a inventée. » (Laura, p.45-46)