Neuro

François Gravel, éditions Québec Amérique, collection Gulliver, 2019, 98 pages.
Louis appartient à la Société. Ses parents l’ont vendu au Laboratoire. D’autres jeunes et lui sont observés par des scientifiques toute la journée. Alors que Louis est très verbomoteur, ses camarades ne parlent pas ou très peu. C’est sa capacité à s’exprimer qui mènera Louis vers l’écriture d’une histoire (son histoire), qui nous est ici livrée.
L’extrait qui se trouve sur la quatrième de couverture traite de neurones et de cerveau. J’ai tout de suite été attirée vers le côté scientifique, observateur. Les personnages principaux, qui sont tous des enfants, me semblaient différents et intéressants à découvrir. La Société, quant à elle, semblait remplie de mystères que j’avais hâte de percer. Toutefois, ce n’est pas arrivé. Je ne sais pas si c’est moi qui n’ai pas fait suffisamment d’inférences, mais j’ai trouvé que le roman manquait d’informations, d’actions, de descriptions. Il s’agit d’une toute petite plaquette, donc je me doutais que l’histoire serait brève. La fin m’a laissée en suspens.
Ce que je retiens de ce livre, c’est qu’il est, pour moi, davantage un outil qu’un texte narratif. Je m’explique. Tout d’abord, dans le roman, comme ce sont les pages écrites par notre petit Louis qui parle beaucoup, les virgules sont toujours absentes (ou presque). Il devient donc franchement intéressant de travailler les règles de la virgule avec les élèves, à partir de ce roman.
« La ponctuation c’est difficile du moins pour moi. Les points d’exclamation ça va avec les émotions alors on n’en parle même pas les points d’interrogation c’est pour les questions ça je les comprends mais je ne les utilise jamais parce que quand j’écris une question c’est évident que c’est une question. Les points on les utilise pour séparer les idées ou quand on veut reprendre notre souffle mais les virgules je ne comprends pas vraiment à quoi ça sert. » (Neuro, p.15)
Ensuite, Louis adore apprendre de nouvelles expressions. Il définit la plupart de ses apprentissages dans son texte, ce qui est aidant pour les élèves également. Un projet inspiré de cela pourrait être réalisé au primaire : expliquer des expressions aux autres camarades de classe, soit sous forme d’affiche avec un dessin ou sous forme de présentation orale.
Puis, comme les personnages sont peu doués avec le langage, les émotions sont parfois mal exprimées ou comprises. On peut donc, comme enseignant, utiliser la lecture du roman pour décoder les émotions et relever les signes qui nous permettent de les comprendre ou de mieux les exprimer.
Bref, ce roman est, à mon avis, un bijou à utiliser en classe pour toutes les possibilités qu’il offre, mais ce n’est pas le genre de roman que je conseillerais pour le plaisir de lire. Vous pouvez le commander et encourager les librairies indépendantes du Québec en cliquant ici.