Une dent contre l’ordinaire

Charles-Étienne Ferland, éditions Prise de parole, 2019, 118 pages.
Dans ce recueil de nouvelles se côtoient des histoires où l’absurde vient parfois troubler les cartes, des histoires où la science-fiction ressemble étrangement à la réalité pour, au final, nous peindre un monde complètement extraordinaire sous toutes ses coutures.
Chaque fois que je lis des nouvelles, je repense à la théorie qu’on m’a apprise lorsque j’étais au secondaire : une nouvelle réussie termine sur un punch! C’est drôle, mais j’ai l’impression que la majorité des nouvelles que j’ai lues depuis ce temps ne se terminait pas avec ce fameux punch. J’avais donc toujours un petit regret, une tristesse de ne pas tomber sur LA nouvelle surprenante qui me redonnerait le gout de travailler ce genre et de le lire. J’en ai lu, des nouvelles intéressantes, des textes courts touchants. Des nouvelles à la chute inattendue, ça, pas vraiment. Sauf dans ce recueil.
J’ai été agréablement surprise par cette lecture. Considérant mes expériences passées, je m’attendais à des textes intéressants, oui, mais pas à des nouvelles qui redoreraient le genre à mes yeux. Ma mère pourrait en témoigner, j’ai réagi à de nombreuses reprises pendant ma lecture. Pas seulement à cause des chutes. Les nouvelles n’étaient que boites à surprises. J’ai été étonnée, voire troublée par l’absurdité, la réflexion derrière chacune. Est-ce qu’elles m’ont toutes impressionnées? Non. Toutefois, pour une des rares fois de ma vie, j’ai corné des coins de pages.
Les histoires que nous propose Charles-Étienne Ferland ne sont pas banales. Les problèmes de communication entre les personnages, les éléments irréalistes, les phrases à la tournure parfois étrange viennent mettre notre cerveau sens dessus dessous. Ces nouvelles m’ont un peu fait penser au principe de la poésie : on prend ce qui crée une image en nous, ce qui résonne, puis on laisse le reste. Qui sait, peut-être que lors d’une prochaine lecture ce sont d’autres pages que je cornerai!
Bref, vous n’avez aucune bonne raison de ne pas vous laisser tenter par ce court recueil. À tous.tes les Bibliomaniaques enseignant.e.s, c’est une lecture parfaite en 4e secondaire. Puis, aux fans de la série Black Mirror, certaines nouvelles vous rappelleront le principe de la science-fiction s’approchant beaucoup trop de la réalité. Pour commander ce recueil et encourager les librairies indépendantes du Québec, cliquez ici!
« Vivre éternellement, mais quelle vie, vraiment? Regarde leurs yeux et tu verras qu’il n’y a aucune étincelle. Maman, ces…. Cadavres sont… morts. » (Une dent contre l’ordinaire, p.40)