Vingt-cinq moins un

Geneviève Piché, éditions Québec Amérique, collection Gulliver, 2018, 210 pages.
Ève entame sa quatrième année du primaire. Alors qu’elle est tout excitée de retrouver ses amis – sauf Émeline, qui est trop collante – ainsi que le beau Thomas, elle se rend vite compte que cette année s’annonce plutôt orageuse. Son jeune camarade doit vivre avec la maladie et ne reviendra pas en classe avant un petit moment. Le monde d’Ève prend une toute autre couleur tandis qu’elle apprend à accepter que le drame fait aussi partie de la vie des enfants.
J’avais beaucoup entendu parler de ce roman sur Instagram et je m’attendais à ce qu’il soit touchant, vu les thématiques abordées. Eh bien, j’ai été servie. En plus de se lire en un claquement de doigts, l’histoire vient nous prendre directement au cœur. La classe d’Ève doit vivre avec des drames qu’on n’ose pas imaginer. Tissés serrés avec leur enseignantes, les élèves partagent une expérience troublante qui, on le voit à travers chacun des personnages, laissent des marques indélébiles.
La petite Ève, qui partage la narration avec son enseignante, sait très bien qu’il n’est pas coutumier de devoir accepter la maladie et la mort à son âge. Alors qu’elle en est encore aux balbutiements d’une première relation peut-être amoureuse, de ses premières chicanes d’amitié, elle doit, en parallèle, tenter d’accepter de passer par les étapes d’un deuil. On la sent donc perdue, tout comme son enseignante titulaire qui doit accueillir les réactions de vingt-quatre têtes fragiles quand la sienne n’a même pas commencé à guérir.
« À la télévision, la mort ressemble à un appartement qui brûle, un quartier bombardé, une voiture écrabouillée au bord de l’autoroute, un enfant au ventre gonflé, incapable de chasser une mouche de son visage. Ici, la mort ne ressemble à rien » (Vingt-cinq moins un, p.97).
Malgré la lourdeur de la thématique, le livre renferme beaucoup de lumière, particulièrement lorsqu’on voit les progrès de chacun des élèves dans leur processus de deuil. C’est une année difficile qui commence pour eux, mais à leur manière, grâce à toute la bienveillance de leur enseignante, le soleil parvient à poindre, ce qui fait de ce roman une histoire non pas triste, mais touchante.