Tara voulait jouer

Frédérick Wolfe, éditions Leméac, collection jeunesse, 2021, 211 pages.
Après sa cinquième secondaire, Tara quitte la maison familiale pour la grande ville, prenant une année sabbatique afin de se préparer adéquatement pour les auditions de l’École nationale de théâtre. Elle commence donc des séances de coaching avec une ancienne vedette des planches, chaudement recommandée par son enseignante de théâtre. On l’avait bien prévenue que son coach serait tout un numéro, mais chaque rencontre devient de plus en plus angoissante.
J’ai rapidement embarqué dans cette histoire, dans la protagoniste à la fois perdue et ancrée dans sa voie. Il est facile de s’attacher à Tara, à son ambition, mais surtout à ses doutes. Bien que son rêve ne soit pas le plus accessible, le plus commun, elle peut rejoindre un grand nombre de jeunes adultes qui ne savent pas encore trop s’iels sont sur la bonne voie. Après tout, Tara commence une nouvelle vie loin de tout ce qu’elle connait : le confort de la maison familiale, les cours de théâtre, ses ami.e.s, l’école… Allô le risque!
« Je gage dix piastres qu’elle va s’arrêter au premier Tim Hortons pour éclater en sanglots. Je ferais pareil. Mais je travaille fort pour rester dans le bonheur de mon premier appart. Y a quand même une boule dans mon ventre qui me rappelle que la liberté, c’est aussi vertigineux qu’enivrant. » (Tara voulait jouer, p.24)
Bien rapidement, on est happé.e.s par la pression que se met Tara, mais aussi celle qu’elle reçoit des autres, dont son coach. Assez rapidement aussi on se rend compte que ce coach est assez particulier merci… On se dit que c’est tout un personnage, qu’il incarne le stéréotype de la vedette à la tête enflée, qu’il souhaite réellement le mieux pour elle. Après tout, c’est son enseignante qui le lui a recommandé!
Par sa passion pour le théâtre et par sa détermination, Tara nous fait connaitre, certes, le monde des planches, mais nous permet aussi de vivre à ses côtés l’angoisse, le doute, la solitude et l’amour. C’est un roman très complet que nous propose Frédérick Wolfe, en plus de toucher, comme plusieurs autres titres de la collection jeunesse de Leméac, une corde plus sensible, que je vous laisse découvrir, réservant ainsi le titre à des jeunes en milieu, voire fin d’adolescence.