Une dose de rage

Angeline Boulley, éditions Petit homme, 2022 (2021), 487 pages.
Un nouveau venu à Sault-Sainte-Marie, sur la réserve ojibwée, fait rapidement parler de lui. Alors que Daunis tente encore de se remettre du deuil de son oncle et de la maladie de sa grand-mère, l’arrivée de Jamie vient la bousculer encore plus. Surtout lorsque les décès s’enchainent dans la communauté.
Je vous reviens avec un avis spécial avec mon élève. Je lui ai proposé de lire le roman avant moi, puis nous avons échangé à propos de celui-ci. Je ne partagerai pas l’ensemble de notre échange puisque, bien entendu, nous avons aussi discuté de la fin! On ne vous gâchera pas le punch!
J’ai terminé Une dose de rage!
Est-ce que tu l’as aimé ?
Beaucoup! J’ai particulièrement apprécié tous les apprentissages qu’on peut faire par rapport aux cultures autochtones. C’est tellement beau de voir l’importance de la nature et des Aîné.e.s pour elleux!
« Nos Aînés sont notre plus grande ressource ; ils incarnent notre culture, notre communauté. Leurs histoires nous connectent à notre langue, à notre médecine, à notre terre, à nos clans, à nos chansons et à nos traditions. Ils forment un pont entre l’Avant et le Maintenant, et guident ceux d’entre nous qui continueront dans l’Avenir. »
Une dose de rage, p.452
Oui, c’est vrai. Je trouve aussi que les apprentissages qu’on fait de leur culture sont utile dans l’histoire et bien intégré.
Effectivement! Était-ce la première fois que tu lisais un roman d’un.e auteur.rice autochtone?
Je pense que oui. C’est étrange qu’on n’en voit pas plus.
Il n’y en a pas beaucoup en littérature jeunesse, c’est vrai. Comment as-tu trouvé les personnages?
Je les ai trouvé réalistes et attachants. Les personnages me semblaient moins invincibles que dans certains romans, ce qui les rendaient plus attachants selon moi. Je pense aussi que les personnages ont un passé qui explique bien leur choix et leur personnalité et que l’autrice l’a bien intégré dans le roman. Elle nous a dévoilé leur histoire progressivement, ce qui nous a laissé le temps d’essayer de comprendre et de nous questionner. Toi, qu’est-ce que tu penses des personnages ?
J’ai beaucoup aimé la force de Daunis, mais aussi tout le pouvoir qu’on accorde aux personnages féminins. Elles ne dépendent pas des hommes. Ce sont des modèles franchement intéressants.
Oui, je suis d’accord. As-tu aimé l’intrigue dans l’histoire?
Oui, vraiment! J’ai trouvé qu’elle se développait parfois un peu lentement, mais quand on arrive vers la fin, ça déboule si vite! Ça me gardait vraiment en haleine! J’aurais aimé que la 4e de couverture en dévoile un peu moins comme tu m’avais dit par contre. Ce qui arrive au début est un punch qui vaut la peine d’être gardé secret je trouve. Ne pas le savoir m’a permis de mieux apprécier le début.
C’est vrai. Comme je te l’ai dit, j’ai trouvé qu’au début c’était long avant que l’action commence. Peut-être que j’ai eu cette impression car j’ai lu la 4e de couverture et que je savais ce qui allait arriver.
Le suspense, l’action et l’amour sont juste assez bien dosés pour que le livre rejoigne un grand public à mon avis.
Je suis aussi d’accord sur le fait que le livre rejoigne un large auditoire, car c’est un roman policier, mais c’est plus que ça. C’est aussi un roman d’amour et je pense qu’il s’adresse à tous les âges.
D’autant plus qu’avec l’intrigue, on en apprend plus sur les relations entre les Autochtones et les allochtones. C’est parfois révoltant, notamment à la fin, de voir à quel point il persiste plusieurs injustices.
Oui, c’est vrai. C’est triste que ça persiste encore en 2022. Peut-être que ce roman pourra aider certains à s’en rendre compte.
« – C’est dur quand être autochtone ne veut pas dire la même chose selon la personne à qui on parle et ses motivations, fait-il remarquer.
– D’autant que, pour certains, on ne le sera jamais assez.
– Oui, c’est notre identité, et pourtant ce sont d’autres gens qui la définissent ou la contrôlent. »
Une dose de rage, p.62
Alors? On vous a donné envie de le lire?