Cancer ascendant autruche

Julie Champagne, éditions la courte échelle, 2022, 276 pages.
Sam vient d’apprendre que sa mère a le cancer. Son ultime but : la sauver. Pas question de passer son temps à pleurer, il n’y a pas une minute à perdre.
Ce livre se lit tout seul! J’ai adoré le fil de l’histoire, la quête de la narratrice qui veut s’échapper de sa peine en tentant le tout pour le tout. En plus d’ajouter une touche d’humour à cette situation éprouvante, ça nous permet de mieux la connaitre, de découvrir son côté très cartésien. Pour sa passion pour la science, son esprit rationnel, elle m’a rappelé le personnage de Stewart dans le roman de Susin Nielsen, Nous sommes tous faits de molécules. D’ailleurs, le style de Julie Champagne m’a beaucoup fait penser à celui de l’autrice canadienne.
« On est tous faits de poussière d’étoiles, non? »
Cancer ascendant autruche, p.275.
L’autre intérêt de ce roman, c’est de voir comment réagit chacun des personnages face à la nouvelle du cancer. Alors que Sam est très rationnelle et fonceuse, son père se noie dans les tâches et le travail. Son petit frère, de son côté, est encore un peu trop jeune pour réellement comprendre ce qui se passe. Sa vie continue, mais son comportement change tout de même un peu malgré lui. Cela rend le roman très réaliste.
J’ai parfois eu un peu plus de mal avec les propos de Sam. Sa façon de s’adresser aux gens nous permet de réaliser bien rapidement qu’elle a du mal avec les émotions des autres (et les siennes!), à un tel point que je me demande si elle n’a pas un trouble du spectre de l’autisme. Ce n’est toutefois jamais mentionné dans le roman et c’est très bien comme ça! Qu’elle en ait un ou pas, Sam est unique, brillante et m’a fait sourire à maintes reprises.
« Je devrais aller sur Vénus. Immédiatement.
Sur cette planète, une journée dure 2 802 heures. Bon d’accord, il pleut de l’acide sulfurique et il fait environ 460 degrés à l’ombre. Mais si on oublie ces détails techniques, Vénus est la destination de rêve pour tous ceux qui ont pris du retard dans leurs études de fin d’année. »
Cancer ascendant autruche, p.55.
Certes, j’ai pleuré à la fin. Beaucoup. Mais ce roman est tout de même humoristique. L’autrice, par la quête de sa narratrice et par ses personnages, parvient à rendre la situation plus légère. C’est vraiment une lecture que je vous conseille!