Troisième acte

Johanne Tremblay, éditions Saint-Jean, 2022, 248 pages.
Dans un coin de sa tête se retrouvent les personnages de François Desrosiers, scénariste qui peine à percer. Incapable d’abandonner ses protagonistes, François les garde tous prisonniers de son esprit. Jusqu’au jour où ceux-ci prennent vie…
Ce roman très particulier m’a, au début, beaucoup intéressée. On suit les personnages des différents scénarios de François qui sont tous prisonniers de l’esprit du scénariste. N’ayant aucune histoire terminée, les personnages sont une coquille vide même s’ils ont une personnalité qui leur est propre. Aucune existence, aucun souvenir clair de leur passé, leur quotidien est morne. L’idée est franchement intéressante et j’ai beaucoup apprécié que les chapitres alternent entre ces personnages et la vie de François qui, un peu comme ses personnages à cause de ses échecs, ne sait pas trop où s’en aller.
« Leur existence officielle sur papier pourra-t-elle vraiment les extraire des limbes? Comme Élie, Alice fait le pari qu’à partir du moment oû ils trouveront une place dans l’esprit d’un grand nombre de gens, fussent-ils cinéphiles, téléspectateurs ou lecteurs, les personnages de François pourront vivre leur vie fictive dans une dimension qui leur est propre. »
Troisième acte, p.230
Cela dit, une fois que les personnages prennent vie, on tombe dans l’étrange (d’où le choix de publier ce roman dans la collection Les ovnis, j’imagine). Je n’ai pas détesté, mais je n’ai pas adoré non plus. J’avais du mal à me laisser aller à cette incongruité, à ce changement soudain.
Un élément qui m’a fait quelque peu décrocher est le nombre de personnages. En plus de découvrir celui de François et de sa copine (qui n’est au final que presque figurante), on doit démêler tous ceux qui cohabitent son esprit en plus de ceux qui perdront leur place au profit des personnages de François. J’étais complètement mêlée!
Bref, l’idée de départ était bonne, mais pour diverses raisons, c’est une lecture qui a été, pour moi, ordinaire.