Mathéo à contre-courant

Pierre-Alexandre Bonin, éditions Hurtubise, 2022, 219 pages.
Rendu à sa cinquième année du secondaire dans le profil natation, Mathéo est sur une belle voie. Cependant, lorsqu’un nageur d’une équipe adverse se moque de son poids lors d’une compétition, sa confiance en lui s’ébranle et tout son univers est chamboulé.
Enfin un roman pour ados sur la grossophobie, et mieux encore, sur la grossophobie au masculin! J’ai tellement aimé qu’on mette en parallèle le profil sportif de Mathéo ainsi que son poids! Comme c’est important de faire comprendre aux jeunes que le poids n’est pas un indicateur des capacités physiques d’une personne! Lire les commentaires à l’égard de Mathéo, c’est frustrant, mais ça représente une trop grande réalité.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Mathéo. Sa confiance en lui, l’absence de questionnements par rapport à son poids au début du roman illustre encore mieux le fait que le poids n’est pas un indice de la personnalité et des forces d’une personne. J’ai aimé son leadeurship, la relation très soudée entre les membres de son équipe de natation et lui-même. C’est inspirant!
« Pour moi, être gros, c’est quelque chose de descriptif, comme avoir les cheveux roux, être gaucher ou avoir les yeux bleus, genre. Ça ne m’empêche pas de faire quoi que ce soit. Mais pour plusieurs, un gros qui fait de la natation de compétition, c’est aussi improbable qu’un gros qui fait du ballet ou de la gymnastique, ou n’importe quel sport à un niveau compétitif. »
Mathéo à contre-courant, p.15
Le parcours de Mathéo m’a semblé très réaliste. Certes, sa fermeture lorsqu’il vit ses difficultés est regrettable, mais c’est aussi tellement représentatif de la réaction automatique de la plupart des élèves! C’est triste de voir comment un simple commentaire peut briser toute la vie d’une personne.
Bref, j’ai beaucoup apprécié ce roman qui permet d’aborder la confiance au masculin face à son corps, mais aussi la grossophobie. Un livre à mettre dans sa bibliothèque de classe!