Boo
Neil Smith, Éditions Alto, 2015, 397 pages.
Oliver Dalrymple, jeune garçon de treize ans, vient de mourir d’une balle dans le cœur lors d’une tragédie à l’école. Il se retrouve donc au Village, avec d’autres jeunes de treize ans décédés. Il y rencontrera Johnny, un camarade de classe « passé » peu de temps après lui lors de la même tragédie. C’est ce dernier qui rappellera à Oliver ce qui s’est réellement passé. Ensemble, ils tenteront de découvrir qui est le coupable.
Le roman de Neil Smith aborde subtilement la maladie mentale. Sans vouloir dévoiler la chute de l’intrigue, on comprendra que le coupable de la « tragédie » était atteint d’une maladie mentale, et c’est ce qui l’a poussé à commettre un geste qui a mis fin à la vie de certaines personnes. C’est en avançant dans l’intrigue qu’on saisit peu à peu l’état de santé de ce dit personnage.
Bien que le roman contienne plus de pages que les romans que je suis normalement habituée de lire, j’ai fort apprécié l’intrigue construite sous la forme d’un récit policier. Le lecteur découvre les indices qui mènent vers le coupable au même rythme que les personnages. La naïveté du protagoniste m’a fait sourire à maintes reprises, notamment avec la façon de nommer les gens dépressifs des « tristedu » (mot-valise pour triste et perdu). Il m’a été impossible de ne pas m’attacher aux personnages et à leur destin. Il m’a aussi plu d’avoir une image de ce qui nous attend après la mort. Neil Smith rend cela assez lumineux et agréable.
Quelques passages m’ont paru longs et plus ou moins utiles au déroulement de l’intrigue, mais je crois que cela a davantage pour effet de nous faire apprécier le narrateur qui, tout au long du récit, s’adresse à ses parents. Ce petit accrochage ne fait certainement pas passer la balance du côté du « Je ne vous le conseille pas ». Alors, qu’attendez-vous? Pour commander le roman et encourager les librairies indépendantes du Québec, cliquez ici.
« Dans notre paradis, « repose en paix » est une expression que les jeunes de treize ans connaissent bien. On l’utilise à toutes les sauces : elle veut dire « porte-toi bien », « au revoir » et « mes meilleurs vœux ». […] J’ignore depuis combien de temps cette pratique a cours, mais pour ma part, je n’ai jamais employé cette formule. Après tout, nous ne nous reposons pas, au paradis, et la plupart d’entre nous ne sommes pas plus en paix que nous l’étions chez nous, aux États-Unis. » (Boo, p.120)