Javotte
Simon Boulerice, Leméac Éditeur, 2012, 191 pages.
Javotte est une adolescente comme les autres, mais pas tout à fait comme les autres. Comme la plupart des jeunes de son âge, elle est bourrée de complexes et de petits défauts qui semblent beaucoup trop imposants. Pourtant, elle se démarque par son indifférence, voire même sa méchanceté – surtout envers sa sœur – et par sa sexualité quelque peu hors de l’ordinaire.
Le récit de Javotte n’est pas le récit d’une adolescente ordinaire. Malgré ses défauts qu’on semble voir surexposés, le personne semble dégager une confiance en elle presque envahissante. Comme le sont les demi-sœurs de Cendrillon, Javotte est cruelle envers sa propre sœur. Pourtant, allez savoir pourquoi, je n’ai pas réussi à détester la protagoniste. Pas même un peu. Cette inhumanité mêlée à sa sexualité déviante et obsessive m’a plutôt donné l’impression de rencontrer un personnage troublé. Voilà, j’ai trouvé Javotte troublée et troublante.
Je vous ai déjà partagé mon amour pour l’écriture de Simon Boulerice juste ici. Une fois de plus, avec Javotte, je n’ai pas été déçue. J’ai lu le roman « d’une traite » comme on dirait en bon québécois et je ne m’en suis pas tannée. J’en aurais même pris davantage. Davantage de la bizarrerie de Javotte et de la naïveté de sa sœur. Davantage de la mère dépeinte sous un portrait maléfique. Davantage de ses fantasmes inqualifiables. Davantage de ces personnages qu’on ne comprend pas, mais qu’on ne déteste pas. C’est un roman que je vous conseille pour les réactions qu’il nous donne à avoir. J’ai été surprise par Javotte. Et vous le serez aussi.
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Bien que le personnage soit adolescent, je classe le roman dans la littérature adulte québécoise, puisque le récit est parfois très cru. Cela dit, un adolescent peut très bien lire ce genre de texte, sachant surtout ce à quoi il a accès sur Internet.