Dépourvu
Victoria Grondin, Éditions Hurtubise, Montréal, 2016, 173 pages.
Guillaume est l’enfant 009 atteint du syndrome de Wing. Presque seul dans une population atteinte d’un trouble du spectre de l’autisme, il doit vivre dans un monde qui n’est pas adapté pour lui. Ses cinq bracelets verts le distinguent de tous les autres qui en possèdent au moins un rouge pour indiquer la source de ce qui les dérange, de ce qui peut les faire vivre une crise. Harcelé par des médecins qui veulent le « guérir », Guillaume rencontrera finalement quelqu’un qu’il croit être comme lui.
La quatrième de couverture du roman m’a tout de suite interpelée : « Imaginez un instant où les rôles sont inversés. » Quelle originalité de traiter la différence en inversant les rôles! C’est le meilleur moyen de comprendre comment vivent les autres! Mon excitation s’est arrêtée assez net pendant ma lecture du roman. Le « monde à l’envers » tel que décrit dans le résumé n’est, à mon avis, pas assez central dans l’histoire. C’est pourtant là que se trouve toute l’unicité du récit. C’est plutôt l’histoire d’un jeune différent qui rencontre une fille comme lui de qui il tombera amoureux. J’ai été déçue de ne pas mieux comprendre le trouble du spectre de l’autisme et de ne pas avoir pu me faire une image plus claire de ce qu’est le monde pour ceux qui en sont atteints.
L’histoire a tout de même réussi à me plaire. C’est un roman léger qui nous fait espérer que peu importe notre différence, on peut trouver chaussure à notre pied. De plus, l’écriture de l’auteure est très légère. Le récit est mignon et se lit en une vitesse fracassante. Je conseille le roman, mais pas pour l’idée des rôles inversés. Je le conseille pour la relation entre les protagonistes et pour l’espoir que chacun peut trouver quelqu’un qui l’aime, peu importe sa différence.
« ― Sais-tu pourquoi l’amour rend aveugle?
― Non?
― Parce que la réalité est hideuse. » (Dépourvu, p.151)
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