Les forces du désordre

Camille Bouchard, Éditions Québec Amérique, Collection Magellan, Montréal, 2015, 136 pages.
En visite chez sa grand-mère au Mexique, on propose à Faustina de servir de mule pour traverser de la drogue du Mexique au Canada. Un kilo de cocaïne en échange de 12 000 $. Avant même de savoir à quoi elle devra faire face, la jeune fille accepte. Toutefois, la tâche qui semblait bien facile selon les dires de son camarade d’école n’aura pas un dénouement positif. Prisonnière, Faustina sera prise en mains par une douanière qui cherchait justement une jeune femme de son allure pour élucider une série de meurtres et de disparitions.
J’ai dévoré ce roman en à peine une heure. Son petit nombre de pages m’a facilité la tâche, mais l’enchainement des actions a joué un rôle plus grand encore. C’est le genre de récit où j’en aurais demandé plus. L’intrigue était captivante et a su me garder en haleine tout au long du roman.
J’ai également apprécié la plume de Camille Bouchard, que je lisais pour une deuxième fois. Bien que l’histoire se déroule dans des coutumes différentes de la nôtre, l’auteur a ajouté des expressions typiques du Mexique, sans toutefois nous faire perdre le fil. J’ai plongé dans un bain culturel qui m’a permis d’entrer plus en profondeur dans le roman.
J’ai été un peu déçue quand j’ai réalisé que l’histoire principale du roman n’était pas celle énoncée dans le résumé de la quatrième couverture. On y expose simplement le rôle de mule que devra jouer Faustina, alors que le principal du récit ne se situe, à mon avis, pas dans cette histoire, mais bien dans le rôle qu’elle jouera pour la douanière. C’est aussi cette partie du roman qui a été pour moi la plus intéressante. Le sujet traité, soit le féminicide, nous présente un problème de la société de Ciudad Juárez dont on entend peu parler. Et pssst! C’est le genre de roman court qui pourrait très bien se lire à haute voix dans un classe au secondaire afin d’entamer une discussion et de faire découvrir une culture différente à vos élèves!
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« Des tueurs en série en profitent, des passeurs en profitent, des proxénètes en profitent, des narcotrafiquants en profitent, des policiers, des chauffeurs de taxis, des foutus bordel de merde de conducteurs aussi, tous exploitent la solitude, l’isolement et la vulnérabilité des petites travailleuses de nuit. » (Les forces du désordre, p.95)