Quelque part entre toi et moi

Annie Quintin, VLB éditeur, Montréal, 2017, 282 pages.
Quand l’amour fait place à la routine. Quand les étincelles des nouveaux bibelots font place à la tapisserie – ou à la peinture beige. Quand tout est beau en amour, mais… plate. C’est ce que vivent Louis et Eve. Un couple, oui, mais heureux? Est-ce le manque d’amour qui fait que le couple se détache? Est-ce le TOC d’Eve qui commence à prendre trop de place entre les deux amoureux? Est-ce les papiers de Louis qui trainent partout sur la table de cuisine qui empêchent les deux âmes de se lover dans les bras de l’autre?
Une histoire d’amour. Qui n’a pas envie d’une lecture qui fait du bien une fois de temps en temps? D’un roman léger, écrit de manière sensible, mais qui fait ô combien rêver! Merci à VLB éditeur (et Groupe Librex) pour l’envoi de ce roman qui m’a, honnêtement, fait passer un très beau moment!
Ce que j’ai particulièrement aimé du nouveau roman d’Annie Quintin, c’est le fait que l’histoire ne soit pas « quétaine ». C’est un roman d’amour, d’attirance et de retour aux émois des premiers rendez-vous, oui, mais c’est plus que ça encore. C’est un roman sur la quête de soi et sur la quête d’indépendance. Dans l’espoir de plaire à l’autre à tout prix malgré les années de couple qui les tient encore, Eve et Louis se sont perdus. Eve s’est cachée derrière son TOC et Louis s’est effacé derrière la tapisserie pour ne créer un désordre qui briserait tout. Et c’est ce qui est intéressant dans le roman. Quand la routine prend plus de place que tout le reste, est-ce parce que l’amour est mort ou parce qu’on a perdu qui on était à travers cette relation qui tente d’être plus que parfaite?
« Si j’étais normale, on se laisserait traîner sans égard pour l’évier qui déborde. On remettrait à demain ce qui était à faire hier. On pourrait passer un dimanche comme un couple normal. On se contenterait de vivre d’insouciance et d’eau fraîche. Mais je ne suis pas normale, Louis. On ne peut pas être un couple normal » (Quelque part entre toi et moi, p.85-86).
Je me suis beaucoup attachée à Eve, la protagoniste. Son TOC, son anxiété qui rend tout plus compliqué. Par moments, je l’ai comprise. Mais j’ai aussi eu envie de la secouer pour qu’elle se rende compte d’à quel point Louis, son bien-aimé, est dont merveilleux de faire preuve d’une patience exemplaire avec elle (toujours plus facile à dire qu’à faire, hein!). Et Louis! Que dire de cet homme patient, charmant, mais qui semble être devenu un zombie. Je lui aurais bien donné une ou deux claques à lui aussi. J’ai été peinée de voir ce couple s’éloigner, mais en même temps, j’étais heureuse de connaitre de nouveaux personnages. Parce qu’on va se le dire, ils n’ont pas juste perdu leur amour. Ils se sont perdus eux-mêmes dans leur amour.
Outre cette histoire d’amour, Annie Quintin nous offre une relation touchante entre Eve et sa grand-mère. Le genre de relation avec ses ainés qu’on ne côtoie pas souvent dans un roman. C’est un détail important à mon avis, puisqu’on oublie trop souvent – moi la première – nos grands-parents.
Si vous avez envie d’un roman léger, d’une histoire d’amour touchante, mais complexe, pour annoncer le printemps, cliquez ici!