Chercher Sam

Sophie Bienvenu, Éditions Le Cheval d’août, Montréal, 2014, 170 pages.

Mathieu, un itinérant, voit sa vie basculer lorsqu’il perd Sam, son chien. À travers la quête de l’homme pour retrouver son meilleur ami, on vit son passé, ce qui l’a mené dans la rue.

Il serait difficile de donner un résumé plus long du roman sans en dévoiler l’essentiel. Sans nécessairement insinuer que le récit contient plusieurs « oumph », pour l’apprécier, il faut vivre l’évolution du protagoniste avec lui.

On vit le récit en deux temps : un chapitre nous faisons face au présent, à la recherche de Sam, alors que le chapitre suivant on revient dans le passé, sur ce qui a mené Mathieu à la rue. J’ai fort apprécié ce parallèle qui nous permet de mieux nous attacher au narrateur et de vivre avec lui les souvenirs refoulés et le deuil qu’il doit vivre avec la perte de son chien. Cette intrigue du roman, chercher Sam, comme le dit si bien le titre, peut sembler bien banale, mais il est intéressant de voir la relation d’interdépendance entre les deux. Mathieu s’est attaché à son chien en dépit d’avoir perdu certains de ses proches. On appelle le chien « le meilleur ami de l’homme ». Chercher Sam nous rappelle bien que peu importe qui nous sommes, quelle est notre place dans la société, le chien est là, sans jugement.

J’adore la plume de Sophie Bienvenu. La tendresse de son message dans un vocabulaire pourtant cru et très imagé. Chaque passage est fort. Chacun nous donne un coup direct au cœur. Impossible de rester insensible devant les propos de Mathieu, devant sa transparence. Du côté québécois, après avoir lu deux romans de Sophie Bienvenu, je considère cette auteure comme une incontournable. C’est d’autant plus un roman qui se lit très rapidement. Aucune excuse pour ne pas se laisser tenter.

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« Il fallait être gentil avec [ma mère], et patient, parce qu’elle avait beaucoup de peine. Mais ma peine à moi, due au fait que tout le monde se crissait de ma peine, justement, tout le monde s’en crissait. Pis ça me faisait de la peine, et c’était comme l’histoire de la poule ou de l’œuf. » (Chercher Sam, p.16)

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