Feu

Jean-François Sénéchal, Éditions Leméac, Montréal, 2014, 234 pages.

La Cité dans laquelle vit Ian, le Sénateur, a décidé qu’il construisait un mur pour éloigner tout ce qui ne correspond pas à la population qu’il veut avoir. De l’autre côté, l’Homme-Rat, qui semble vouloir se venger de ce Sénateur en utilisant le feu, ne fait qu’empirer la situation en semant la peur partout où il va. Peu importe les racoins que tente de prendre Ian pour logis, lui et les acolytes qu’il rencontre sur son chemin ne sont jamais en sécurité. Malgré tout, ces jeunes en quête de paix ne cesseront d’avancer à la recherche de solutions pour que la Cité retrouve enfin calme et sérénité.

Cette histoire nous rappelle drôlement les ambitions du président américain actuel. Et si celui-ci bâtissait réellement le mur qu’il chérit? Est-ce que les pays concernés se retrouveraient comme la Cité décrite par l’auteur? Cette histoire, bien que complètement inventée, n’est pas sans rappeler ce qui a marqué notre Histoire et ce qui pourrait peut-être marquer notre futur. C’est un monde imaginaire, mais ô combien réaliste. C’est à mon avis une des grandes forces du roman.

« Si le roman évoque notre monde, c’est peut-être et surtout parce que j’y ai trouvé la matière première nécessaire pour lui donner forme. C’est à partir de notre monde et de son Histoire que j’ai conçu cette Cité sans nom qui pourrait être n’importe quelle mégapole de demain. » (Jean-François Sénéchal, p.235)

Même si l’histoire est triste et que le destin des personnages est tragique, il y a toujours une lueur d’espoir. Ian et ses acolytes, de même que Kristel, une docteure très sensible aux malheurs de cette population qui doit vivre dans les sous-sols les plus crasseux, continuent de croire qu’il est possible de sauver la Cité de sa destruction. Cela nous rappelle qu’au fond, il y a toujours des héros trop souvent méconnus qui veulent à tout prix changer les choses.

Feu est intéressant pour son histoire réaliste est qui nous rappelle drôlement ce qui a marqué notre monde, mais aussi pour les nombreuses interprétations qu’on peut faire du symbole du feu. Autant celui-ci peut être une source de réconfort et de chaleur pour ceux qui l’utilisent pour se réchauffer dans l’humidité des sous-sols, autant il est l’arme la plus puissante que possède l’Homme-Rat et qui fait craindre ceux qui sont incapables de se défendre contre cet homme énigmatique qui semble vouloir sauver la Cité, mais qui, au fond, rend la vie du côté plus pauvre du mur plus difficile encore.

Pour les Bibliomaniaques enseignants, Feu est une excellente amorce pour traiter des différentes guerres qui ont marqué notre Histoire ou pour discuter de la tyrannie et de l’extrémisme. Des thématiques qui ne sont pas toujours faciles à aborder et à expliquer, mais qui sont très bien illustrées dans le roman de Jean-François Sénéchal.

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« Toujours des clôtures, toujours des murs, se dit Ian, même à l’extérieur de la Cité. À croire que le monde est une suite de barrières interdisant le passage. » (Feu, p.192)

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