Direction Saint-Creux-des-Meuh-Meuh

Sandra Dussault, Éditions Québec Amérique, Montréal, 2014, 220 pages.
Johan est né le jour où sa mère est décédée. Il vit alors avec son père. Vivre est pourtant un bien grand mot. Ce dernier est alcoolique et laisse Johan à lui-même la plupart du temps. Un mode de vie qui mènera le jeune homme dans une famille d’accueil où la puanteur l’envahira dès son arrivée. Malgré ses appréhensions, il se plaira assez rapidement dans sa nouvelle maison.
Avec le titre et la quatrième de couverture, je ne m’attendais à rien de moins qu’un roman marrant. Ce fut le cas, mais ce ne fut pas que cela. J’ai eu autant de larmes de tristesse que de larmes de joie aux yeux. Johan, le protagoniste, malgré sa vie assez dramatique, est un personnage positif et ô combien hilarant. J’ai ri à maintes reprises de ses comparaisons et de ses réflexions. Dès que nous sommes touchés par une situation, Johan vient ajouter une touche d’humour. Cela rend la lecture très légère et accessible. On ne ressent pas la lourdeur des épreuves qu’il doit traverser.
« J’avais l’impression qu’on m’avait enlevé la vache que je tenais sur mes épaules. (Ouais, bon, d’habitude on dit « le poids sur mes épaules », mais chaque fois je me demande : Quel poids? Qu’est-ce qui peut être assez lourd et que je peux tenir sur mes épaules? Une vache c’est sacrément lourd je pense, donc si j’en avais une sur les épaules et que soudainement on me l’enlevait, je pense que je serais soulagé, non?) » (Direction Saint-Creux-des-Meuh-Meuh, p.13-14).
J’ai aussi beaucoup apprécié le visuel de l’œuvre. Les illustrations de Maxime Archambault ajoutées ici et là rendaient le texte dynamique et ajoutaient une touche de fraicheur au roman. Un autre aspect qui enlève la lourdeur du sujet et qui rend la lecture très agréable. Pour quelqu’un qui aime un peu moins lire, c’est également un aspect positif, puisque la lecture passe beaucoup plus rapidement. Je ne pourrais également passer par-dessus les titres des chapitres. Sans être trop révélateurs, ils nous intriguent sur le contenu du chapitre et sont très comiques la plupart du temps.
Ce roman jeunesse vient sans aucun doute de se classer parmi mes préférés! Une lecture qui allie merveilleusement bien l’humour à l’émotion. Plongez-y, vous ne serez pas déçus!
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« Cet après-midi-là, j’ai pas appris à nager : l’eau était pas assez profonde de toute façon. Mais je me suis amusé comme j’aurais dû m’amuser quand j’avais cinq ans, sans attendre après mon père, sans chercher à l’impressionner et sans m’occuper du fait qu’il était parti se soûler avec Bernie. » (Direction Saint-Creux-des-Meuh-Meuh, p.55)