La maison sonore

Simon Boulerice, illustré par Arassay Hilario Reyes, éditions Québec Amérique, Montréal, 2018.
Antonin et sa sœur Ludivine sont, en apparence, diamétralement opposés. Plus silencieux, Antonin est interprète en langue des signes alors que Ludivine a une personnalité plus théâtrale. Toute leur enfance, ce bruit et ce silence se sont côtoyés. C’est lors d’une visite dans leur maison de jeunesse que le silence retrouvera finalement le bruit.
J’attends toujours les publications de Simon Boulerice avec impatience. Il a une créativité que je trouve très singulière. On a envie de prendre ses œuvres avec des pincettes pour ne pas briser la légèreté qui se cache derrière ses réflexions toujours très poétiques. C’est particulièrement le cas dans cette histoire où j’entendais presque la voix criarde de Ludivine et respectais le silence d’Antonin.
Les illustrations sont tout simplement magnifiques. Elles viennent compléter le texte de Simon Boulerice à merveille et le rejoignent dans son côté « exagéré ». Je pense notamment au personnage de l’admirateur qui réunira Ludivine et Antonin dans la maison de leur enfance. Un gros bonhomme enthousiaste qui contraste encore une fois avec le narrateur plutôt silencieux. Tout est un jeu de contraires dans ce livre illustré.
La fin de l’histoire est très belle. Laisser le passé nous rattraper peut parfois nous faire revivre des sensations qu’on croyait n’avoir jamais vécues. C’est parfois ce genre de nostalgie qui nous permet de devenir qui on veut réellement être.
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