Indésirable

Ariane Charland, éditions de Mortagne, Collection Tabou, Boucherville, 2018, 325 pages.
Mélie a changé d’école en plein milieu de sa dernière année au secondaire parce qu’une vidéo compromettante l’a fait devenir la risée de tous et toutes. À sa nouvelle école, son but premier est de regagner sa popularité. Pour cela, elle doit éviter de se tenir avec des élèves comme Bastien, qui est rejeté par les autres depuis sa première secondaire.
J’adore la collection Tabou. Bien que les sujets sont parfois lourds, je crois qu’ils sont nécessaires pour les adolescents-es qui ont besoin de sentir qu’ils ne sont pas seuls. Ce roman ne fait pas exception. Le sujet, le rejet social, touche plusieurs élèves pendant leur parcours, donc il est très intéressant d’en voir les différentes formes. Bastien et Mélie sont rejetés pour des raisons complètement différentes et ne vivent pas exactement les mêmes situations. Le changement de narrateur nous fait d’autant plus comprendre comment ils vivent avec cela, mais aussi comment ils voient l’autre.
J’ai également apprécié l’autre sujet prédominant du roman : la sexualité chez les filles. Il n’est pas rare d’entendre les garçons se vanter de leurs expériences sexuelles nombreuses et d’être félicités, voire enviés par leurs amis. Or, lorsque c’est une fille qui a un long bagage, les regards sont complètement différents. Quand on y réfléchit bien, y a-t-il de bonnes raisons pour avoir cette opinion différente quand il s’agit d’un garçon ou d’une fille? Mélie, qui doit vivre avec cette situation, nous offre un discours complètement différent de ce qu’on est habitués d’entendre.
Le seul côté qui m’a moins plu dans ce roman est les personnages. Je ne les ai pas trouvés bien définis, donc je n’arrivais pas à me faire une image claire de ceux-ci. Aucun ne m’a réellement rejointe non plus. Cela ne m’a toutefois pas empêché d’apprécier ma lecture.
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« Le monde est con, en groupe. C’est une des premières choses que j’ai apprises. Dès le début du secondaire, j’ai compris que j’avais rien à craindre s’ils étaient seuls. C’est quand ils ont un public qu’il faut que je sois sur mes gardes. » (Indésirable, p.152)