Une infirmière du tonnerre

Dominique Demers, illustré par Fabio Pellegrino, éditions Québec Amérique, Montréal, 2018, 185 pages.
Raphael est à l’hôpital, le fémur fracturé, à cause d’une chute en planche à neige. Il s’ennuie à mourir puisqu’il ne peut pas bouger de son lit et qu’il ne reçoit pas de visite de sa famille. Mademoiselle Charlotte deviendra donc son infirmière particulière et l’aidera à mettre un peu de « spling » dans sa vie.
Il s’agit d’une histoire totalement improbable et loufoque. Lire ce court roman illustré procure un moment de détente incroyable. Les idées de Mademoiselle Charlotte et la présence des docteurs clowns, combinées aux règles exagérées de la directrice du SPI, rendent l’histoire très agréable. De plus, le côté visuel du livre est tout aussi intéressant. Les illustrations caricaturales sont superbes et viennent ajouter une touche de « spling » , pour reprendre les mots de Mademoiselle C., à l’histoire.
Outre son aspect rigolo, l’histoire fait passer un message d’espoir et de positivisme. Le jeune protagoniste est très négatif quant à ce qu’il vit. Il se plaint de tout et de rien. Tout cela change au moment où il rencontre Mylou, sa voisine de chambre, et qu’il se rend compte que ce qu’elle vit est peut-être bien pire que sa situation à lui. Malgré tout, la petite fille garde le sourire et continue d’espérer. L’amitié qui les liera permettra aux deux enfants de sortir grandis de leur séjour à l’hôpital.
J’ai particulièrement apprécié cette histoire pour le vocabulaire. Les mots inventés par Mademoiselle Charlotte et les docteurs permettent de travailler les premiers élans de la poésie, mais aussi de travailler la signification des mots. Comment se créent les nouveaux mots? Comment pouvons-nous deviner leur signification? L’emploi de la reformulation et de la synonymie est également fort intéressant. De belles pistes s’offrent aux bibliomaniaques enseignants-es du primaire avec ce roman!
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« L’ennui, c’est pire qu’une maladie. Ça ne fait pas mal mais on se sent mal. On est tout mou, tout gris, sans énergie. En plus, quand on s’ennuie, le temps joue à l’élastique en s’étirant à l’infini. » (Une infirmière du tonnerre, p.16)