Les sacrifiées de Lomé

Caroline Auger, éditions Bayard Canada, collection Crypto, Montréal, 2018, 292 pages.
Mila et d’autres étudiantes du cégep partent en stage au Togo, avec leur enseignante Anna. Bien que cette dernière soit une habituée des lieux et qu’elle rassure les filles en disant que tout est sécuritaire à Lomé, dans les derniers mois, quatre femmes ont été assassinées. Un rituel semble se cacher derrière chacun de ces meurtres qui inquiètent beaucoup la police.
Ce roman est un heureux mélange d’enquête, de découvertes culturelles et d’amour. L’histoire, très fluide, nous transporte sur le continent africain où les coutumes sont différentes d’en Amérique du Nord. Mila, qui est bien informée sur ces coutumes, prend plaisir à découvrir (et par le fait-même nous faire découvrir) la culture africaine avec l’aide de son nouvel ami Ekoue. Ces deux personnages sont très attachants, notamment grâce à leurs différences, mais surtout grâce à leur ouverture à l’autre. Chacun prend plaisir à se dévoiler.
« Je trouve que l’une des façons de s’intégrer à un pays est de lire les textes des poètes marquants, parce qu’ils parlent des sentiments d’un peuple et peuvent révolutionner un pays. » (Les sacrifiées de Lomé, p.58)
Située sur le continent africain, l’histoire nous transporte dans cette culture où la famille est une valeur fort importante. J’ai apprécié découvrir le pays d’Ekoue, ses traditions et sa vision des choses. L’autrice, Caroline Auger, dépeint le paysage de manière simple, et surtout, sans préjugés ou stéréotypes.
Le côté enquête du roman réussit en plus à nous tenir en haleine. Les courts chapitres donnent un rythme intéressant au récit. Certains chapitres sont davantage portés sur l’enquête alors que d’autres sont portés sur la relation entre Ekoue et Mila. Cette alternance permet au lecteur d’anticiper le dénouement, mais surtout de se faire un portrait clair des différents personnages.
Pour la Bibliomaniaque enseignante en moi, ce roman est une vraie découverte. Bien entendu, pour ceux et celles qui n’enseignent pas, il s’agit d’une histoire tout aussi incroyable, mais si vous enseignez le français au secondaire, ce roman devient encore plus un titre à mettre sur votre liste. En plus de toucher à la culture africaine, on découvre un peu la poésie de ce continent ainsi que la poésie québécoise. Aussi, la façon dont est écrit le roman, notamment le choix des intitulés de chapitres, est intéressante à analyser.
Que vous soyez adulte, adolescent-e, enseignant-e ou tout simplement bibliomaniaque, je vous suggère ce roman. Avec ses parts d’enquête, de culture et d’amour, il saura rejoindre un grand nombre de lecteurs et de lectrices. Vous pouvez le commander tout en encourageant les librairies indépendantes du Québec en cliquant ici.