Entrevue avec Sam Proulx

Qu’est-ce qui t’a poussé vers la poésie?

J’ai toujours été une personne ayant un penchant pour l’écriture. Mais ce n’est qu’en 2014, alors que je suis tombé sur un texte de Neil Hilborn intitulé « OCD », que j’ai découvert l’envers de la poésie. Je la voyais, comme plusieurs, comme étant un mode d’expression désuet et trop difficile d’accès. Mais depuis 2014, cette façon de voir les poèmes a changé et j’essaie maintenant d’amener les Québécois à découvrir à quel point il y a de belles choses qui s’y cachent.

Sam2Ton premier recueil, Fuck ça, fuck you, est un mélange de nouvelles et de poèmes. Pourquoi avoir choisi d’allier les deux?

Je crois que c’est important en tant qu’artiste de suivre ses pulsions et ses besoins. J’avais des messages à passer, autant dans Fuck ça, fuck you que dans Une fote dans le titre, qui se prêtaient mieux à des nouvelles. Pour l’instant, je ne crois pas que c’est une forme de texte qui reverra le jour dans mon prochain recueil, simplement parce que je n’en ressens pas le besoin.

La poésie semble devenir un genre de plus en plus populaire. Trouves-tu qu’on lui consacre assez d’espace dans les médias?

Je trouve qu’on lui consacre une place relativement importante, mais mal utilisée. On offre une vision très étroite de la poésie, soit la poésie classique ou le slam plus typique à la David Goudreault. Je voudrais qu’on puisse davantage offrir de liberté de vision au genre poétique, pour que les gens se sentent interpelés.

La poésie, c’est quoi, pour toi?

C’est si large. C’est la globalité de ce qui t’inspire et de ce que tu crées. C’est l’ensemble des

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Sam Proulx lors d’un atelier sur la poésie

images et mécanismes qui te permettent de véhiculer ton message ou ton émotion. Tu peux voir de la poésie dans les pétales d’une fleur qui s’envolent dans le vent, ou encore dans le sourire de ta grand-mère. Tu n’as pas besoin de rimer ou de faire des textes en strophe pour être poète, seulement de trouver ta voix qui saura intéresser l’autre à ton message. La poésie c’est l’audace de risquer et de tenter d’être simplement soi. À essayer d’écrire comme un(e) autre artiste, tu ne t’aides pas.

 

Qui sont tes inspirations en matière de poésie?

Pour ce qui est des artistes que je trouve inspirants, Neil Hilborn est définitivement ma plus grande influence. Sinon, Olivia Gatwood, Sabrina Benaim, Baudelaire et Molinari sont des personnes qui ont influencé mon écriture grandement.

Du côté des sujets qui m’influencent, je considère que l’amour est le moteur principal de ma création. Certains poètes ont une voix revendicatrice, philosophe, engagée, ou encore mélancolique. Pour ma part, je suis ce qu’on appelle couramment un « love poet ». L’amour, autant ses beautés que les déchirures qu’il apporte, est ce qui m’inspire et qui fait en sorte que je puisse écrire autant.

Sam1Pour ceux et celles qui sont intéressés à en découvrir plus, as-tu des évènements ou des recueils à leur conseiller?

Il y a des soirées de Slam dans presque toutes les régions du Québec qui sont ouvertes à tous. Sinon, il y a des quantités importantes de concours qui pullulent ici et là partout à travers le Québec, il s’agit souvent de ne faire qu’une petite recherche Google! Pour ce qui est des ouvrages, je crois que différents genres plaisent à différentes personnes. Les nouveaux adeptes du genre devraient s’éloigner de la poésie classique (Nelligan, Miron, Baudelaire, etc.), car ils sont plus à risque de la trouver lourde et poétique. Je recommande d’aller visiter sa librairie du coin afin de visiter le coin poésie. En feuilletant, il est facile de finir par tomber sur un ouvrage qui saura plaire. Une lecture inévitable est Milk and Honey (Lait et Miel) de Rupi Kaur. C’est l’ouvrage poétique qui s’est vendu à la plus grande échelle, et ce n’est pas sans raisons.

Pourquoi avoir choisi l’autoédition?

Pour pouvoir garder une direction artistique sur mon œuvre. Je regarde maintenant pour me faire rééditer par une maison reconnue qui, après avoir constaté mon succès grandissant, voudra bien obtenir les droits sur mon œuvre. L’autoédition est un chemin difficile, financièrement demandant et qui prend beaucoup de temps. Par contre, c’est une belle façon d’en apprendre plus et c’est extrêmement gratifiant de pouvoir tenir dans ses mains le résultat de tant d’efforts.

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